Prix Nobel de la paix : l'ONG Memorial dénonce des poursuites judiciaires à son encontre en Russie, alors qu'elle est félicitée "par le monde entier"
Cette organisation, référence de la lutte pour la mémoire des répressions politiques en Russie, est jugée par un tribunal de Moscou pour "saisir [ses] locaux", dénonce-t-elle.
L'organisation non gouvernementale russe Memorial, bannie en Russie, a dénoncé le procès la visant, vendredi 7 octobre, alors qu'elle vient de se voir décerner le prix Nobel de la paix aux côtés de l'avocat et défenseur des droits humains biélorusse Ales Bialiatski et du Centre pour les libertés civiles en Ukraine.
"A la minute même où le monde entier nous félicite pour le prix Nobel, se tient un procès au tribunal Tverskoï [de Moscou] pour saisir les locaux de Memorial", a dénoncé l'organisation, référence de la lutte pour les libertés et la mémoire des répressions politiques en Russie et en URSS.
Victime de la répression qu'elle dénonce
L'emblématique ONG a fait la lumière pendant trois décennies sur les purges staliniennes, puis les répressions dans la Russie contemporaine de Vladimir Poutine, avant d'en être elle-même victime.
L'hiver dernier, la justice russe avait prononcé la dissolution de Memorial pour des violations d'une loi controversée sur les "agents de l'étranger", une décision qui avait choqué en Occident comme en Russie et suscité une avalanche de condamnations. La dissolution de ce pilier de la société civile russe, symbole de la démocratisation des années 1990 après l'effondrement de l'URSS, avait précédé de quelques semaines l'offensive en Ukraine.
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