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Reportage "De quelle trêve parle-t-on quand il y a des avions de chasse dans le ciel ?" : en Ukraine, le goût amer de la trêve pour la Noël orthodoxe

À Kiev, des fidèles participent à une veillée de Noël mais le cœur n'y est pas. La trêve décrétée unilatéralement par Vladimir Poutine n'est pas respectée, et la guerre est dans toutes les têtes.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une prière de Noël orthodoxe, dans la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev (Ukraine) le 6 janvier 2023 (SADAK SOUICI / LE PICTORIUM / MAXPPP)

C'est une veillée de Noël au goût amer pour les habitants de Kiev. Tetiana, emmitouflée dans sa parka, vient de sortir d'une église près du monastère Saint-Michel, au Mont d'Or. "Ce n'est pas la fête. Il n'y a pas de joie, déplore l'Ukrainienne. C'est plutôt le chagrin et la tristesse parce qu'on a perdu beaucoup d'êtres chers. Là, maintenant, il y a une alerte aérienne. De quelle trêve parle-t-on quand il y a des avions de chasse partis de Biélorussie dans le ciel de l'Ukraine ?"

>> Ukraine : à Kiev, "l'esprit de Noël a changé" et des habitants abandonnent le calendrier orthodoxe "à la russe"

En Ukraine, les fidèles célèbrent le Noël orthodoxe, selon le calendrier julien et non selon le calendrier grégorien. Galina est entourée de ses petits enfants. Elle a traversé l'Ukraine pour venir passer les fêtes avec eux : "Je viens de Sloviansk, dans le Donbass. Je suis venue prier pour la paix. J'essaie de ne pas trop penser à tout ce qui se passe car c'est dur."

Un cierge pour la paix, un autre pour les morts

Les fidèles se pressent dans le monastère, allument des bougies les uns après les autres. "Je viens d'allumer plusieurs cierges car je suis croyante. Le premier, pour la paix en Ukraine et le deuxième, pour mon ami, qui est mort", décrit Olga, le visage grave.

"Je suis persuadée que c'est le dernier Noël que nous passons en temps de guerre."

Olga, Ukrainienne

à franceinfo

La guerre est dans tous les esprits. Quant à la trêve décrétée par Vladimir Poutine, Youri, professeur d'histoire, n'y accorde aucune importance : "Je suis venu prier pour notre victoire. Le vrai cessez-le-feu, c'est quand ils vont se retirer de notre terre." Mais ce Noël orthodoxe est-il vraiment le dernier avant la victoire ? "J'aimerais bien, mais je crois que ça va être dur. Ça va être long", souffle l'Ukrainien. Ce sentiment est partagé par de nombreux fidèles, convaincus qu'ils ne sont pas au bout de leurs souffrances.

"Je suis venu prier pour notre victoire" : en Ukraine, le goût amer du Noël orthodoxe – reportage d'Omar Ouhamane

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