Ukraine : à Kiev, "l'esprit de Noël a changé" et des habitants abandonnent le calendrier orthodoxe "à la russe"
En cette fin décembre, Noël se prépare, jusqu’en Ukraine. Et le plus beau cadeau de Dimitro arrive en train. Sur le quai de la gare de Kiev, il embrasse sa femme Svetlana, de retour après six mois d’exil en Suède. Dans les bras de son mari, un énorme bouquet de fleurs pour l'accueillir. "Mon mari est formidable", sourit la jeune femme, qui tenait tant à rentrer chez elle pour les fêtes.
"On va chanter ensemble des cantiques, et prier pour une victoire rapide de l’Ukraine !"
Svetlana, Ukrainienne de retour à Kiev pour les fêtesà franceinfo
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Car malgré la guerre et les frappes russes, les Ukrainiens n’abandonnent pas Noël. Sur ce trottoir de Kiev, Valeria parcourt des yeux les sapins, posés par terre. "Je veux qu'on continue à vivre, explique-t-elle. Que l'on profite de ces petites choses, autant que possible !" Avec tout de même, cette année, un petit changement de calendrier : "Ma famille est orthodoxe, donc on a toujours fêté Noël le 7 janvier, raconte Valeria. Mais comme on est de plus en plus tournés vers l’Ouest, cette fois, on va se réunir et célébrer le 25 décembre."
Au diable les traditions russes
Beaucoup s’éloignent de tout ce qui rappelle la Russie. Sur la place Sainte-Sophie, au pied du sapin de Kiev, Igor a troqué son costume de père Noël russe, le Père Gel, contre un déguisement d’ourson plus consensuel. "Les gens devenaient agressifs avec ce symbole du Noël à la Russe, explique-t-il, même si lui-même a du mal à le comprendre : "Ce ne sont que des costumes, ça ne fait pas de mal !"
Mais, "disons que l'esprit de Noël a changé", explique Ksenia, sa fille Paulina à ses côtés. Comme Valeria, sa famille s’apprête à abandonner les dates des fêtes orthodoxes. Elle aussi rêve d'Europe et fêtera Noël le 25 décembre.
"Le Nouvel An 'à la russe' a un goût amer, désormais !"
Ksenia, habitante de Kievà franceinfo
Soudain, le sapin de la place Sainte-Sophie s’éclaire aux couleurs nationales, jaune et bleu. Accrochés aux branches, aussi, les drapeaux de tous les pays qui apportent de l’aide à l’Ukraine. Alors tant pis si l’arbre de Noël est plus petit que les années passées. "Ce n’est pas une question de dimensions, affirme Ksenia. On est tous un peu diminués, désormais, limités, dans nos vies. Mais l’important, maintenant, c’est ce qu’on a à l’intérieur !"
Pas de chants de Noël, sur la place, mais une joyeuse musique patriotique. Ksenia sait qu’il n’y aura pas de trêve dans les combats pour les fêtes. "Tant pis, dit-elle, nous célébrerons quand même, entre les tirs et les bombardements."
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