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Reportage Guerre en Ukraine : "Ici, on n'entend pas les frappes", expliquent des habitants de Kharkiv réfugiés depuis des mois dans le métro

Pour se protéger des combats, 150 personnes vivent recluses dans les sous-sols de la deuxième ville du pays, régulièrement visée par des missiles russes.

Article rédigé par franceinfo - Valérie Crova et Arthur Gerbault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
À la station de métro Héros du Travail, à Kharkiv, 150 Ukrainiens ont élu domicile. (VALERIE CROVA / RADIO FRANCE)

Zoya sort du métro pour prendre l'air. Ça fait déjà quatre mois qu'elle vit sous terre. "Mon appartement a été bien touché, raconte l'Ukrainienne, impassible. Dans la journée, j’y vais pour me laver, préparer à manger... La nuit, je reviens ici, dans le métro. Ici, on n'entend pas les frappes." Elle a élu domicile à la station Héros du Travail, le terminus de la ligne qui va jusqu’à Saltivka. Cette ancienne cité-dortoir a été construite pour les ouvriers à l’époque soviétique. Elle est aussi la station la plus proche de la ligne de front, à seulement 20 km. Le quartier est régulièrement visé par des missiles russes.

"Chez moi, je ne dors pas de la nuit. J'ai peur, c’est très difficile pour le moral."

Zoya, réfugiée dans le métro

à franceinfo

Comme Zoya, Natalya fait partie des 150 personnes qui vivent recluses dans le métro de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. 150 irréductibles qui dorment sous des tentes installées sur le quai ou sur des matelas, depuis quatre ou six mois. L’immeuble de Natalya donne du côté de la frontière russe et a subi d’importants dégâts. L'Ukrainienne a eu peur pour sa fille de 8 ans.

Des repas distribués deux fois par jour

Une alerte retentit dehors. Ce son ne surprend plus Natalya : "Les lance-roquettes peuvent tirer n’importe quand dans la journée. Nous nous sommes habitués et l'on en vient à se dire : 'Des roquettes ? Ça va...' Ce qui fait vraiment peur, ce sont les missiles qui arrivent la nuit."

"Combien de temps ça va durer ? On espère que, d’ici la fin de l’année, on sera tous rentrés chez nous."

La cheffe des bénévoles

à franceinfo

Deux fois par jour, un restaurant fournit des repas aux derniers occupants du métro. Un petit local a été transformé en cuisine avec un frigo et un four à micro-ondes. Ces appareils ont pu être achetés grâce à l’argent collecté par un Japonais, qui vit dans le quartier et partage le quotidien des habitants.

Pour la cheffe des volontaires de la station Héros du Travail, l'espoir de pouvoir rentrer chez elle d’ici quelques semaines n'est pas mort : "Nous avons totalement confiance dans notre armée. Ici, c’est pas confortable mais, au moins, nous sommes au calme.Le métro de Kharkiv est le dernier refuge pour ces naufragés de la guerre qui ont choisi la vie sous terre. Avant de revenir, un jour, à la surface. 

Trois des volontaires qui aident les 150 personnes vivant toujours dans la station Héros du Travail, à Kharkiv.  (VALERIE CROVA / RADIO FRANCE)

"Ici, on n'entend pas les frappes", à Kharkiv, les Ukrainiens se réfugient dans le métro

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