: Reportage Guerre en Ukraine : les services techniques s'activent pour rétablir l'eau à Kiev, où "il faut 20 minutes pour remplir chaque bidon !"
Une centaine de missiles russes ont touché plusieurs villes d'Ukraine, mardi 15 novembre. Les réseaux énergétiques étaient visés, rendant la situation critique par endroit. Comme à Kiev, où les services techniques sont sur le pont en permanence pour permettre aux habitants de retrouver une vie presque normale. Mais à la pompe, c'est encore un bien maigre filet d'eau qui coule. "Il faut 20 minutes pour remplir chaque bidon !", constate une vieille dame en riant. Une dizaine de personnes attendent leur tour, à cette rare fontaine d’eau potable qui fonctionne dans le quartier. Sa petite fille Camilla, 8 ans, finit par s'impatienter : "Mais pourquoi ça coule si peu ?", demande-t-elle. "C’est vrai qu’on doit faire la queue, mais on ne peut pas se plaindre", commente Guenady, un voisin. "On est pas à Marioupol, ou Kharkiv !" Une comparaison qui fait rire la vieille dame.
Pourtant à quelques rues de là, avec une tractopelle au pied d’un immeuble, une équipe de Vodokanal, la compagnie des eaux ukrainiennes, s’active. Dmytro Novytskiy représente, à Kiev, cette entreprise qui fournit 80% de l’eau du pays : "Pour l’instant, l’électricité n’est pas vraiment stabilisée dans le quartier. Donc on doit baisser puis remonter la tension. Et ça, ça fragilise l’ensemble du réseau, avec des chocs hydrauliques, qui provoquent des incidents techniques comme celui que vous voyez là."
"Il faut qu’on travaille tous davantage !"
Des réparations comme celle-ci, Vodokanal en fait moitié plus, depuis les attaques russes, mais avec moins de bras. "Rien qu'à Kiev, 200 de nos employés ont été mobilisés dans l'armée ukrainienne", explique Dmytro. Les effectifs sont réduits, alors ceux qui restent mettent les bouchées doubles. "Les gens continuent d'avoir besoin d'eau !" Sous sa chapka et une pluie incessante, Valéry explique qu’il n’a pas peur d’en faire plus pour réparer le réseau. "Il faut qu’on travaille tous davantage ! C’est seulement si on fait ça, tous ensemble, qu’on va battre Poutine !"
Valéry ajoute, qu’en général, il ne s’interrompt pas quand sonnent les alarmes anti-aériennes. Il y a souvent trop à faire. "C’est comme pour nos soldats", dit-il fièrement : "même pendant les sirènes, ils se battent pour nous."
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