: Reportage Guerre en Ukraine : la prise de Kherson promet "des combats de rue", témoigne un soldat qui se prépare à la bataille
Les troupes ukrainiennes arrivent aux portes de Kherson, la plus grande ville sous occupation russe, dans le sud-est du pays. franceinfo a suivi la progression des soldats, qui devient plus compliquée à l'approche de l'objectif.
Ils font le plein de carburant avant de repartir au combat. Un café, quelques frites mangées sur le pouce dans la dernière station-service avant Kherson, mardi 25 octobre, mardi 25 octobre. On devine à peine les explosions des obus, au loin. Les soldats ukrainiens de l'unité de renseignement profitent du calme avant l'assaut final de la plus grande ville tenue par les Russes, au sud de l'Ukraine.
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L'un de ces combattants, nom de code "brigadier", raconte le front. "On a déjà brisé la troisième et dernière ligne de défense de l'adversaire, mais après il reste quelques fortifications jusqu'à Kherson. Et on va avoir des combats de rue, parce qu'ils ne veulent pas se retirer." L'avancée vers la capitale de la région va devenir de plus en plus difficile, alors que 90 localités ont été libérées ces derniers jours. Un responsable ukrainien a estimé mardi que "la situation est claire : les Russes rassemblent leurs forces. Cela signifie que personne n'est prêt à reculer. Au contraire, la plus rude des batailles se déroulera à Kherson."
Face à eux, affirme "brigadier", les Russes sont en position de faiblesse. "De notre côté, on est plus nombreux et plus experts, avance le soldat. En face, ce sont des mercenaires, et non pas de nouveaux appelés mais des forces spéciales. Ce n'est pas comme dans le Donbass où les combats sont plus techniques, avec des avions, des drones et de l'artillerie aussi." Ils n'ont pas d'approvisionnement en munitions. Dans la plupart des cas, ils se retirent avant de combattre". Selon lui, les troupes russes n'ont absolument pas déserté Kherson. C'est une manipulation: "Les Russes vont essayer de défendre Kherson jusqu'à la fin. Ce qu'on a mentionné dans la presse, qu'ils sont partis, c'est des fake news."
"Les combats vont être féroces. Cela ne va pas être facile. Mais nous allons reprendre la ville."
Un soldat ukrainien aux portes de Khersonà franceinfo
Pour les soldats, la difficulté, ce sont aussi les nombreux civils restés sur place. Ce qui ralentit les combats. "Il y a beaucoup de gens à Kherson, ils ne sont pas partis. Notre armée n'est pas si cruelle, comme l'armée russe. C'est pourquoi on ne pense pas bombarder la ville et nos civils", précise le soldat.
Au moment de repartir, notre combattant fait quelques confidences : "Nous, les hommes durs, on pleure quand on perd nos frères d'armes, on ressent des choses, parfois on a peur. C'est notre pays, on va le défendre jusqu'à notre dernier souffle." Á l'arrière de son pick-up, il a rempli le coffre de pulls chauds, de couvertures, de nourritures... Avec ses camarades, il disparait au loin vers Kherson.
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