: Reportage Guerre en Ukraine : sur les plages de la mer Noire, "la vie continue" malgré les bombes
Qu'importent les sirènes d'alertes et les attaques régulières au-dessus de la mer Noire, ou encore la pollution causée par la destruction du barrage de Kakhovka, les baigneurs sont au rendez-vous sur la plage de Langeron, à Odessa. Parmi eux, Elena, qui sort de l’eau, le sourire aux lèvres. Elle a fait sept heures de route depuis Dnipro pour profiter de la mer, à Odessa. "Oh oui, super, elle est chaude, 24 degrés je dirais. Et puis Odessa c’est ma ville de cœur."
Pourtant, la majorité des vacanciers préfèrent rester sur la plage. Lena est en train de construire un château de sable avec son petit garçon. Cette habitante d'Odessa n'avait pas mis les pieds ici depuis un an. "Oui, c’est la première fois qu’on revient depuis l’été dernier. À cause du barrage de Kakhovka, on a peur de la pollution. Pour se baigner, on va uniquement à la piscine."
La menace des mines au large
Un peu plus loin, sur une chaise longue, Krystyna en train de bronzer. Pas question pour elle non plus de mettre un orteil dans l’eau."Les mines, j’ai peur des mines", explique-t-elle. Ces mines ont été déposées au fond de l’eau, au large d’Odessa, par l’Ukraine, pour éviter toute invasion des Russes par la mer. "La pollution à la rigueur je m’en fiche, mais les mines, j’ai lu les nouvelles. Je pense que ce n’est pas une bonne idée de se nager maintenant"
Elle est interrompue par le bruit des sirènes d’alertes, signifiant une menace d’attaque russe. Pas de quoi effrayer Andrii, en short de bain, chaîne en or autour du cou. Il n'est pas plus inquiet de la présence des mines russes. "Non, il n’y a pas de mines dans la zone, vous voyez : ils ont mis des filets et des bateaux patrouillent pour surveiller. La vie continue."
"En France, quand vous avez des manifestations avec des voitures qui brûlent ou des attentats, vous continuez à sortir et à aller au restaurant, non ?"
Andrii, touriste ukrainienà franceinfo
La vie continue, mais difficilement pour les restaurants et les commerces au bord de la mer, avec des chiffres d’affaires qui chutent depuis le début de la guerre. "On a perdu 30 ou 35 %", déplore Krystina, qui vend des glaces sur la plage. "Il y a moins de clients et en plus tous les gens sont stressés. Surtout maintenant qu'il y a des manœuvres militaires à Odessa, on n’est pas habitués à tout ça. C’est triste."
Et pour la ville d’Odessa, la situation pourrait vite devenir catastrophique d’un point de vue financier, car le tourisme est sa principale source de revenus, après l’activité du port.
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