: Reportage "Hier, c'était comme une petite apocalypse" : la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, de nouveau la cible de bombardements russes
La Russie a revendiqué mardi de nouvelles frappes "massives" sur les infrastructures de l'Ukraine, au lendemain de bombardements de grande ampleur qui ont suscité un tollé occidental. Parmi les villes touchées, Lviv qui n’avait plus connu de bombes depuis des mois.
Frappée par les bombardements lundi et mardi, Lviv, cette ville de l’Ouest située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, se retrouve mardi 11 octobre en partie sans électricité. Les bombes russes visaient les infrastructures énergétiques. Le maire de Lviv a fait état d'une "frappe de missile sur une infrastructure critique" qui a laissé 30% de la ville privée d'électricité. Il n'y a pas de victimes recensées pour le moment.
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Mardi, dès le matin, les habitants ont scruté le ciel avant de s'enfermer chez eux ou de descendre dans les abris quand les sirènes ont retenti, vers 8h45. "C'est la carte des alertes. Quand tout est rouge, c'est qu'il y a une alerte", explique Ivan qui s'est caché six mètres sous le sol, dans les anciennes catacombes de l'église de Lviv, transformée en musée. Ivan garde son téléphone à portée de main. Ils étaient huit avec lui jusqu'à midi, à attendre dans le calme la levée de l'alerte.
"Les rues de Lviv sont presque vides alors que d'habitude, elles sont toujours bondées."
Ivan, un habitant de Lvivà franceinfo
"Hier, c'était comme une petite apocalypse. Alors il faut penser à se protéger et à protéger ses proches, poursuit Ivan laconique en sortant de l’abri. Et quand on peut, on s'abrite."
La Russie va mener une guerre du froid
Avec des combats sur deux fronts à plus de 1 000 kilomètres d'ici, au sud et à l'est du pays, et des alertes aériennes beaucoup plus rares à l'ouest, désormais, et comme au début du conflit, la guerre touche toute l'Ukraine. Les bombardements ont ravivé pour les habitants de Lviv une réalité devenue plus lointaine depuis huit mois : la guerre. Et pour Andriy, il faut à nouveau s'y préparer. "J'ai des réserves de provisions, ça j'en suis sûr. Je vais acheter de quoi avoir chaud, des bougies, des petites bonbonnes de gaz. Les priorités, ce sont les médicaments, l'alimentation et la chaleur", énumère-t-il.
La chaleur, le chauffage prennent toute leur ampleur alors qu'il faisait à peine trois degrés mardi matin. Andriy comme Ivan sont convaincus que la Russie va continuer à viser les infrastructures énergétiques. La guerre du froid en quelque sorte qu'il faut donc anticiper.
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