: Reportage "Mes parents voulaient que je sois dans un endroit sécurisé" : partir ou rester, le dilemme des jeunes Ukrainiens
Partir tant qu’il est encore temps ou rester, c'est le délicat sujet pour les adolescents ukrainiens à l’orée de leur majorité. Depuis le début de l'invasion russe en février 2022, les hommes âgés de 18 à 60 ans sont soumis à la mobilisation générale. Roman, à peine 18 ans, porte un pull à capuche et a des joues encore marquées par l'adolescence. Il n'avait que 16 ans lorsque la guerre a éclaté, lors de la dernière année du lycée.
Sa famille a été jetée sur les routes fuyant les combats : "Je ne peux même pas vous raconter, c'était tellement effrayant !" Quelques mois plus tard, revenu à Kiev, la vie a repris. Mais Igor, le meilleur ami de Roman n'est plus là. Ses parents, militaires tous les deux, ont préféré se séparer de leur fils pour lui éviter la guerre. Ils l'ont envoyé en France pour qu'il y soit scolarisé, avant de ne plus pouvoir partir : "J'avais 16 ans, je suis parti tout seul parce que mes parents voulaient que je sois dans un endroit sécurisé."
Les inscriptions à l'université ont explosé
Avec la loi martiale et la mobilisation générale, les hommes âgés de 18 a 60 ans n'ont plus le droit de quitter l'Ukraine, un dilemme à l'approche de cet âge couperet : "Vous pouvez être emmenés de force sauf si vous êtes étudiant, père de trois enfants ou handicapé". Le nombre d'inscriptions dans les universités en Ukraine a ainsi explosé et certains établissements privés ont ouvert de nouveaux cursus payants. Igor, quant à lui, s'en veut. Il n'a pas eu le choix, déchiré par la décision de ses parents. Mais son esprit est tourné vers l'Ukraine, où son copain Roman l'attend.
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