: Reportage "Notre artillerie est trop faible" : au sud de l'Ukraine, la guerre fait rage et les Ukrainiens reculent, faute de matériel performant
Au sud de l'Ukraine, la guerre se joue à distance, canons contre canons. Et la vétusté des armes ukrainiennes rend la défense impuissante face aux armes plus sophistiquées de la Russie.
Quelques poules, des oies qui cherchent à manger dans les décombres et un village en ruines, déserté par ses habitants : voilà à quoi ressemble la région de Mykolaïv, au sud de l'Ukraine. Le front est tout près, à quelques kilomètres. Valentin, commandant du peloton d'artilleurs, l'a quitté pour quelques minutes.
Il n'a pas vraiment le moral. "Notre artillerie est trop faible", déplore-t-il. Il faut dire que c'est une guerre de position qui se joue dans le sud de l'Ukraine, canons contre canons. Les pièces d'artillerie se font face, et les Russes sont bien mieux équipés que les Ukrainiens.
"Pour un obus que nous tirons nos ennemis en tirent une quinzaine. Voilà pourquoi nous et notre gouvernement prions nos alliés de nous envoyer du matériel supplémentaire."
Valentin, commandant d'un peloton d'artilleurs ukrainiensà franceinfo
"Nous avons besoin de canons Caesar"
"C’est capital, insiste le commandant. Si nous renforçons notre artillerie rapidement, nous pourrons repousser nos ennemis et reprendre nos terres." Valentin réclame plus de munitions, plus de canons et surtout, il souhaite du matériel sophistiqué. Le rêve ? Des canons français Caesar. Six ont déjà été livrés en Ukraine, mais ils ont été acheminés dans le Donbass, où la Russie concentre une grande partie de ses forces depuis plusieurs semaines.
"Nous avons besoin de ce type de canons comme les Caesar parce qu’ils sont très efficaces, assure Valentin. Nos canons post-soviétiques ne frappent pas assez précisément. Il nous faut 5 ou 6 obus pour toucher les cibles ennemies contre 1 ou 2 avec les canons étrangers."
Sur le terrain, la Russie avance
En attendant les futures livraisons d’armes occidentales, les Russes grignotent chaque jour un peu plus de terrain sur les Ukrainiens dans la région de Mykolaïv. Et les pertes s’accumulent, se désespère Valentin : "À cause de ce déséquilibre de puissance entre les artilleries et à cause des tirs constants des Russes auxquels il est difficile pour nous de répondre, beaucoup de civils sont tués. Les destructions sont nombreuses. Des gens perdent en un instant leur maison et leurs biens accumulés tout au long de leur vie", déplore-t-il.
L'entretien est terminé. Valentin saute dans son 4x4, direction le front. Au loin, dans un champ de blé, une fumée noire s’élève. Les artilleurs russes ont encore frappé.
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