: Reportage "On ne mendie pas mais on en a besoin" : les soldats ukrainiens frustrés par la pénurie de munitions
Après s'être rendu en Allemagne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en visite à Paris vendredi 16 février, où il a signé un accord bilatéral de sécurité avec Emmanuel Macron. La France s'engage à verser trois milliards d'euros supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine en 2024. Un soutien militaire urgent alors l'armée ukrainienne a été contrainte d'abandonner, samedi 17 février, la ville d'Avdiïvka, dans l'est du pays, concédant à la Russie sa plus grande victoire symbolique après l'échec de la contre-offensive lancée par Kiev durant l'été 2023.
Sur le front, la pénurie de munitions devient dramatique. Non loin de Zaporijjia, un groupe d'artilleurs bénéficie d'un bijou technologique : le canon Caesar français, censé tirer six obus à la minute et connu pour sa mobilité et sa précision. Il n'a pourtant tiré qu'un obus la nuit passée, à cause du manque de munitions qui doivent être rationnées. "On ne mendie pas, mais on en a besoin, explique Valeri, le chef d'équipage de ce canon. On défend tous ici l'Europe. Je pense que la guerre est loin de l'Europe. Les gens regardent ça à la télévision, ils n'entendent pas le vacarme des raids aériens. Leurs enfants ne sont pas dans les abris des écoles comme les nôtres."
"Derrière nous, ce sont nos maisons et nos enfants. S'ils rentrent dans nos maisons, ce sera comme à Boutcha et Irpin."
Valeri, le chef d'équipageà franceinfo
Le lieutenant de cette unité évoque la frustration, parfois même la démotivation. En effet, ses hommes sont dans l'incapacité de faire leur travail et sont obligés de subir le feu adverse. Si bien que si les Russes repassent à l'offensive, les artilleurs se demandent comment ils pourront les empêcher d'avancer. Il se demande surtout comment protéger leurs frères d'armes, à pied dans les tranchées, collés à la ligne de front.
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