: Reportage "Une fois à l’abri, ils vous disent merci" : dans l'est de l'Ukraine, des bénévoles aident à évacuer les civils
Le pare-chocs arrière tient avec du scotch. Nous retrouvons Dmytro et Maksym à l'aube, au nord-est de Kharkiv avec leur petite voiture déjà réparée trois fois. Ces bénévoles vont venir en aide à une famille qui souhaite évacuer, alors que les frappes russes se poursuivent dans l'est de l'Ukraine. Le gouvernement ukrainien a ordonné l’évacuation de centaines d’enfants et leurs familles seront mises à l’abri dans les jours qui viennent.
Ils préviennent par téléphone Rosa qu'ils sont en route pour venir la chercher, elle et ses deux enfants. Ils sont dans l'un de ces villages, à portée de bombardements russes, près de Velyky Burluk, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Russie. Dmytro explique que cette femme a appelé le numéro d'urgence pour être mise à l'abri.
"J'espère que nous reviendrons chez nous"
Au bout de deux heures de trajet, sur des routes pleines de trous et de poussière, le village se profile. Rosa est fin prête avec son petit garçon handicapé, Nikita, et sa petite sœur, Tanya. "C'est trop effrayant ici et je suis seule avec les enfants, explique Rosa. Ces derniers temps, ça frappe fort. On entend les 'boum' tous les jours. Ça fait trembler les murs de la maison."
Un répit ce matin-là, le grondement des bombardements est lointain. Rosa n'emporte que quelques sacs. "Je n'ai pas vraiment envie de partir, confie-t-elle. J'espère que ça se terminera bientôt, et que nous reviendrons chez nous." Tanya, âgée de 9 ans, serre très fort son gros chat en peluche. Elle dit que peu lui importe de s'en aller car elle n'a plus d'amis ici. La moitié du village est déjà partie.
La famille va loger à Kharkiv, provisoirement emmenée par les deux bénévoles : "Ce qui est le plus motivant, c'est quand on quitte ces zones dangereuses. On voit le stress dans les yeux des gens. Et une fois à l'abri, ils vous disent merci !", explique Dmytro, qui n'a pas d'enfant. "Mais si j'en ai un, un jour, explique-t-il, je veux pouvoir lui dire que j'ai contribué à sauver des vies pendant la guerre."
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