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Témoignage Guerre en Ukraine : ce Marseillais reconditionne les gilets pare-balles des policiers municipaux pour équiper des civils ukrainiens

Nicolas Risterucci sillonne la France pour récupérer les gilets qui sont ensuite envoyés aux civils ukrainiens par son association, Gilets Ukraine.
Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrepreneur marseillais Nicolas Risterucci reconditionne des gilets pare-balles déclassés de policiers municipaux français pour les envoyer en Ukraine. (HUGO CHARPENTIER / RADIO FRANCE)

C'est une initiative qui permet de sauver des vies. Depuis le début de la guerre en Ukraine, un chef d'entreprise marseillais, Nicolas Risterucci, collecte minutieusement des gilets pare-balles déclassés. Il sillonne en effet la France pour récupérer ce matériel aux polices municipales qui s'apprêtent à les détruire. Son objectif : les redistribue aux civils ukrainiens via son association "Gilet Ukraine".

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Dans son atelier, Nicolas Risterucci reconditionne des gilets par balles, cutter à la main. L'opération prend quelques secondes. "Je retire tout ce qui est relatif à la police municipale : les points de couture, un ou deux numéros de série... et voilà !", détaille le chef d'entreprise. En à peine un an, plus de 3 000 gilets comme celui-ci ont été envoyés en Ukraine.

Cette idée, Nicolas Risterucci la tient de son travail. "Je gère une entreprise qui crée des coffres-forts pour sécuriser les armes, le matériel sensible des policiers, raconte-t-il. Quand le conflit a éclaté, un de mes amis, dont la femme est Ukrainienne, m'a appelé pour me demander : 'Nico, est-ce que tu sais où je pourrais acheter des gilets pare-balles ?'"

Je me suis renseigné et j'ai appris qu'en France, les gilets pare-balles sont détruits au bout d'une certaine durée, définie par les fabricants. Et là, ça a fait tilt !

Nicolas Risterucci, fondateur de l'association Gilets Ukraine

à franceinfo

Avec son carnet d'adresses, l'entrepreneur marseillais entre en contact avec des dizaines de polices municipales : Nancy, Ouistreham, Clermont- Ferrand, Bandol et bientôt Strasbourg. Et les dons affluent, comme depuis Sausset-les-Pins, près de Martigues. "Nous sommes une petite commune, je n'ai que onze agents de police municipale, dit Maxime Marchand, maire de cette commune des Bouches-du-Rhône. Nous n'avons donc donné que neuf gilets, mais l'essentiel n'est pas forcément la quantité du don, c'est de participer. C'était une vraie plus-value que de pouvoir les donner. D'autant plus qu'à ma grande surprise, nous avons fait une économie puisqu'on aurait dû payer pour réformer ces gilets. À la place, ils sont allés sauver des vies en Ukraine. On est très fiers de cette action", assure l'édile.

Des gilets d'abord pour les civils les plus exposés

Dernier maillon de la chaîne : la communauté ukrainienne de Marseille se charge ensuite de l'acheminement des gilets. Une cargaison de matériel est envoyée chaque semaine et distribuée aux quatre coins du pays, en priorité aux civils les plus exposés. "On les donne d'abord aux civils qui supportent l'effort de guerre. Ce sont eux qui vont conditionner le rationnement, qui vont réparer les vêtements, qui vont faire le maximum pour que la vie sur la ligne de front soit la plus confortable possible", explique Nicolas Risterucci.

Avant de confier : "Ces gilets peuvent sauver la vie des civils ukrainiens, mais cela signifie aussi que nous soutenons leur combat pour la liberté, la justice, la paix. Je ne me suis jamais senti aussi vivant qu'en ce moment parce que c'est magnifique !", confie Nicolas Risterucci. Et l'entrepreneur ne compte pas s'arrêter à l'Ukraine : une première cargaison de gilets pare-balles vient d'arriver en Arménie dans l'optique toujours de protéger les civils d'un pays en guerre.

Le reportage d'Hugo Charpentier

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