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Ukraine : "Ianoukovitch lâche du lest"

Alban Mikoczy, envoyé spécial à Kiev pour France 2, estime que le président et l'opposition sont arrivés au bout de l'impasse.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Face-à-face entre forces de l'ordre et manifestants à Kiev (Ukraine), vendredi 24 janvier 2014.  (SERGEI SUPINSKY / AFP)

Les choses s'accélèrent en Ukraine. Le président Viktor Ianoukovitch, confronté à une contestation de plus en plus vive, a annoncé, vendredi 24 janvier, qu'il procéderait à un remaniement ministériel mardi prochain lors d'une session extraordinaire du Parlement, et a proposé d'amender les lois antiprotestation, à l'origine des violentes manifestations de ces derniers jours.

Alban Mikoczy est l'envoyé spécial de France 2 à Kiev. Il a assisté à l'annonce des propositions de Ianoukovitch aux manifestants postés sur barricades.

Francetv info : Comment ont réagi les pro-européens qui manifestent sur la place centrale de Kiev ?

Alban Mikoczy : Les quelques-uns que j'ai pu interroger sont satisfaits mais restent méfiants. Ils continuent de crier "honte" et les "bandits en prison", c'est-à-dire les membres du parti au pouvoir. Tous attendent mardi et la session extraordinaire du Parlement. Ils craignent une ruse de Ianoukovitch, ou qu'il annonce un remaniement a minima accompagné d'une vague réforme.

Le président Ianoukovitch est-il en train de perdre le bras de fer ? 

Non, il lâche du lest. Les élections présidentielles ne sont prévues qu'en 2015. C'est un pays compliqué. Il ne raisonne pas avec les mêmes schémas que les démocraties occidentales, où l'on aurait assisté à un remaniement associant des membres de l'opposition au gouvernement, mettant ainsi un terme à la crise. Dans le schéma ukrainien, tout est possible, y compris que cette annonce ne serve que de diversion avant une attaque de l'armée.

Pourquoi de telles annonces maintenant ? 

Viktor Ianoukovitch, comme l'opposition, sont conscients d'être arrivés au bout de l'impasse. Soit ils arrivent à trouver une solution pacifique, soit on s'achemine vers des incidents et des violences très importantes. La situation traîne depuis le 27 novembre. Mais maintenant, il y a urgence après les cinq morts et le bon millier de blessés de ces derniers jours.

Ces annonces peuvent-elles suffire à la frange la plus radicale des manifestants ? 

Probablement pas. Mais ils sont quelques centaines et ne sont qu'à Kiev, et pas ailleurs. A la fin, ce n'est pas eux qui feront basculer le pays. Il peut y avoir des violences, des morts, mais ils ne tiennent pas le pays.

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