Ukraine : Manon Aubry lassée d'une "soi-disant ambiguïté" de LFI à l'égard de Vladimir Poutine
"J'en ai marre qu'on nous dise qu'il y a une ambiguïté" de La France insoumise à l'égard de Vladimir Poutine, s'est agacée mercredi 3 avril sur franceinfo la tête de liste LFI aux élections européennes Manon Aubry, invitée de Demain l’Europe. "Il y a aucune complaisance avec Vladimir Poutine", a assuré l'eurodéputée.
Celles et ceux qui disent "qu'il y aurait soi-disant une ambiguïté dans LFI font mal à la politique", a-t-elle ajouté, avant d'enfoncer le clou : "Ils disent des choses qui sont fausses et jettent l'opprobre sur l'ensemble d'un mouvement politique". "Qui aujourd'hui a protégé, défendu des opposants à Vladimir Poutine ? C'est la France insoumise", a-t-elle souligné. "On n'a pas reçu Vladimir Poutine en grande pompe comme l'a fait, en son temps, François Hollande alors qu'il avait déjà envahi la Crimée", a-t-elle tancé. Selon elle, "en faisant cela, en réalité, vous détruisez la force des artisans de la paix, de celles et ceux qui se battent pour aider l'Ukraine".
La tête de liste des Insoumis aux Européennes a de nouveau défendu un cessez-le-feu et des négociations pour "trouver le chemin de la paix". "La France doit prendre le leadership du camp de la paix et trouver une issue diplomatique" dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie, a-t-elle plaidé, ajoutant que la voix de la diplomatie est la seule permettant de "trouver l'issue d'un tunnel qui est bien sombre". Si le président russe "ne sera jamais un ami, a-t-elle assuré, il faut avoir le courage de négocier", alors qu'"il y a déjà eu 200 000 morts dans ce conflit et dans un an, peut-être que Vladimir Poutine occupera 30-40%" du territoire ukrainien. Pour Manon Aubry, "c'est le rôle et la responsabilité de la France comme une puissance nucléaire, comme un pays moteur, comme un pays qui a été non-aligné aussi dans son histoire, de trouver ce chemin qui est sinueux".
Manon Aubry veut "en priorité", "relancer une coordination de la production" militaire et industrielle au niveau européen. Critiquant de nouveau les déclarations controversées d'Emmanuel Macron sur un éventuel déploiement de troupes occidentales au sol en Ukraine, jugé "inefficace et irresponsable", Manon Aubry a appelé à l'organisation de referendum dans les régions que se disputent Kiev et Moscou. "Une des options possibles, c'est qu'il y ait un référendum" en Crimée et dans le Donbass. "Ce n'est pas à moi ni à Jean-Luc Mélenchon, mais c'est aux habitants de là-bas de décider s'ils décident d'être Russes (…) ou Ukrainiens", a-t-elle appuyé.
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