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Ukraine : retour sur les (interminables) négociations de Minsk

François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko ont négocié toute la nuit pour tenter de se mettre d'accord sur une sortie de crise en Ukraine. 

Article rédigé par franceinfo
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Les dirigeants français, ukrainien et allemand arrivent au palais présidentiel de Minsk (Biélorussie), le 11 février 2015.  (UKRAINIAN PRESIDENCY PRESS OFFICE / ANADOLU AGENCY / AFP)

Près de dix-sept heures de négociations. Le président français, François Hollande, ses homologues ukrainien et russe, Petro Porochenko et Vladimir Poutine, ainsi que la chancelière allemande, Angela Merkel, ont négocié toute la nuit pour tenter de trouver une issue à la crise ukrainienne.

Dans la matinée du jeudi 12 février, ils ont annoncé, sans excès d'enthousiasme, l'entrée en vigueur d'un cessez-le feu dans l'est du pays, en proie à de violents combats entre l'armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par Moscou. Un "espoir sérieux, même si tout n'est pas encore accompli", a concédé François Hollande à l'issue de cette nuit blanche. Francetv info revient sur ce qu'on a pu voir de ces interminables discussions secrètes.   

19h35 : en apéritif, olives et poignées de main tendues 

En cas de réussite des négociations, l'instant promet d'être historique. Rassemblés au palais présidentiel de Minsk, en Biélorussie, les quatre dirigeants entament cette rencontre par un petit apéritif. Au menu, des olives et des mines fermées. Immortalisée par les caméras de Russia Today, la poignée de main entre le président ukrainien, Petro Porochenko, et son homologue russe, Vladimir Poutine, est plutôt glaciale. Déjà, la soirée s'annonce difficile. 

Pour les journalistes, interdits dans la salle des négociations, le buffet se veut plus osé : charcuterie et vodka.

22 heures : des discussions "mieux que super"

La citation mystérieuse de la soirée est signée Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russes. Les négociations se déroulent "mieux que super", relaie ainsi BFMTV. Rien n'a encore filtré sur la teneur des discussions entre les dirigeants, mais il est déjà clair que ces dernières devraient "s'éterniser", estime la chaîne. 

Et pour cause : "Il y a une guerre des nerfs en cours", déclare à RFI un conseiller du président Porochenko. "A chaque sortie d’un ministre, la presse essayait en vain d’avoir des informations, tandis que des hôtesses apportaient, et apportent encore, des chariots de boissons et café aux délégations, signe que les travaux devaient se prolonger", raconte l'envoyée spéciale de la radio. 

Dans la nuit : coup de barre pour les délégations

Le moment est très difficile pour les membres des délégations, tantôt conviés à suivre les échanges, tantôt sommés de laisser les quatre dirigeants discuter dans le secret. Chez les journalistes aussi, la fatigue se fait sentir.

9 heures : il faut reprendre des forces

"Ce n'est pas encore terminé", tweete un journaliste allemand en début de matinée. Les petits déjeuners (jus de pamplemousse ?) sont emmenés dans la salle des négociations. 

Dans les coulisses du sommet, les journalistes se reposent à même le sol du luxueux palais. "Une consolation pour les journalistes épuisés qui suivent le #MinskSummit : les étages du bâtiment sont chauffés", explique une reporter italienne.

10 heures : enfin, les dirigeants sortent

Les traits sont très tirés. Après près de 17 heures de discussions, les quatre dirigeants font enfin leur sortie, prêts à dévoiler le résultat de leurs échanges. Il s'agit du sommet le plus long auquel ait assisté Vladimir Poutine dans toute sa carrière, selon l'agence Tass citée par RFI. Et cela se voit. 

 

Vladimir Poutine à la sortie des négociations sur l'Ukraine, à Minsk (Biélorussie), jeudi 15 février 2015.  (VASILY FEDOSENKO / REUTERS)

11 heures : pas de répit pour Hollande et Merkel 

François Hollande et Angela Merkel ont négocié toute la nuit. Mais, à l'issue de ces discussions, pas question de se reposer. Ils sont en effet attendus à Bruxelles pour un sommet européen qui portera cette fois sur la Grèce. 

 

François Hollande et Angela Merkel à l'issue des négociations sur l'Ukraine, à Minsk (Biélorussie), jeudi 15 février 2015.  ( VASILY FEDOSENKO / REUTERS)

Afin de leur permettre d'arriver à temps, "le sommet européen commencera à 15 heures", soit deux heures plus tard que prévu, annonce le Conseil européen dans la matinée. Pas de chance pour le couple franco-allemand : le Premier ministre finlandais, Alex Stubb, a prédit sur Twitter "une longue réunion" avec ses homologues européens.

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