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Pourquoi la demande de Marc Dutroux a peu de chances d'aboutir

Le meurtrier pédophile, qui souhaite purger sa peine chez lui avec un bracelet électronique, a comparu devant le tribunal d'application des peines de Bruxelles lundi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le meurtrier pédophile belge Marc Dutroux, le 22 avril 2004 à Arlon (Belgique). (STF / AFP)

Il veut purger sa peine à domicile, sous la surveillance d'un bracelet électronique. Le meurtrier pédophile belge Marc Dutroux a comparu à huis clos, lundi 4 février après-midi, devant le tribunal d'application des peines (TAP) de Bruxelles (Belgique) qui examine sa demande. 

Cette comparution à huis clos devant le TAP est la première depuis que Marc Dutroux, 56 ans, a été condamné en juin 2004 à la réclusion à perpétuité. Il a écopé de cette peine pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que la mort de quatre d'entre elles. Sa demande a peu de chances d'aboutir. Francetv info vous explique pourquoi.  

Parce que le risque de récidive est jugé trop élevé

L'administration pénitentiaire et le parquet ont rendu un avis négatif, en raison notamment des risques de récidive. Les magistrats, eux, doivent estimer la crédibilité du plan de reclassement que Marc Dutroux leur a présenté.

Actuellement écroué à Nivelles, au sud de Bruxelles, la loi lui permet actuellement d'introduire une demande de libération conditionnelle à partir du 30 avril, au moment où il aura purgé effectivement un tiers de sa peine, détention préventive comprise. "Cela fait partie de nos projets", a déclaré Pierre Deutsch, son avocat. "Nous devrons montrer qu'il y a une possibilité de reclassement, avec logement, travail ou, à tout le moins, moyen de subsistance, montrer pourquoi le risque de récidive est autant que possible à écarter", a-t-il ajouté.

C'est à la justice, "qui est indépendante, de décider", a souligné lundi la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom. Elle a toutefois reconnu qu'il était "difficile pour les gens de comprendre" qu'il soit possible à un homme condamné à la prison à vie de demander sa remise en liberté après avoir purgé seulement le tiers de sa peine.

Parce que la loi est en train d'être durcie 

A la suite de la libération conditionnelle, en août 2012, de l'ex-femme de Marc Dutroux, Michelle Martin, le gouvernement belge a décidé de durcir le régime des libérations conditionnelles. La nouvelle loi en discussion prévoit qu'un condamné à 30 ans ou à perpétuité ne puisse plus introduire sa demande de libération au tiers de sa peine mais à la moitié.

Trois victimes de Marc Dutroux ont en outre saisi la semaine dernière la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg pour protester contre l'actuelle procédure de libération conditionnelle. Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, le père de la petite Julie, retrouvée morte dans une propriété du pédophile, veulent faire condamner l'Etat belge afin que les victimes soient réellement consultées lorsqu'un condamné introduit une demande devant le TAP.

Parce que l'opinion belge y est résolument hostile

La perspective de la remise en liberté de Marc Dutroux provoquerait un choc énorme en Belgique, où l'opinion reste traumatisée par cette affaire criminelle, la pire de l'histoire du royaume. Des manifestations de colère se sont déjà produites lors de la libération conditionnelle de Michelle Martin, hébergée depuis dans un monastère, à l'abri des regards.

Une vingtaine de militants d'une formation d'extrême droite ont par ailleurs brièvement manifesté lundi matin devant le palais de justice pour demander la "pendaison pour les pédophiles".

 

La justice belge rendra sa décision le 18 février.

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