Cet article date de plus de dix ans.

Matteo Renzi accepte le poste de président du Conseil italien

Le chef de file du Parti démocrate de centre gauche a présenté son cabinet après avoir officiellement accepté la mission que lui a confiée le président Giorgio Napolitano de diriger le gouvernement italien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Matteo Renzi, nouveau chef du gouvernement italien, présente son cabinet, le 21 février 2014 à Rome (Italie). (TONY GENTILE / REUTERS)

Cette fois, c'est officiel. Matteo Renzi est le nouveau chef du gouvernement italien. Le patron du Parti démocrate a accepté, vendredi 21 février, la mission que lui a confiée le président italien Giorgio Napolitano de constituer un gouvernement. Le nouveau président du Conseil a présenté la liste de ses ministres.

Son cabinet comprend au total 16 personnes dont la moitié sont des femmes, et une grande partie des noms anticipés par la presse italienne. Il prêtera serment samedi et sollicitera la confiance au parlement ; le vote devrait intervenir lundi. Matteo Renzi a joué les équilibristes pour former son exécutif.

La jeunesse et la popularité comme atout

Matteo Renzi devient à 39 ans le plus jeune chef de gouvernement de l'Union européenne. L'homme, simple élu local, n'a jamais siégé ni au parlement ni dans un ministère, mais le maire de Florence jouit d'une forte popularité, inversement proportionnelle à la défiance des Italiens à l'égard de la classe politique.

Dynamique, ambitieux, il était pratiquement inconnu il y a un an et demi. En décembre, son élection a la tête du Parti démocrate, la première force de gauche d'Italie et le premier parti de la majorité gouvernemental l'a propulsé sur le devant de la scène politique.

Dirigeant pressé d'arriver au pouvoir, il a poussé vers la sortie Enrico Letta, ex-numéro deux du parti et ex-président du Conseil, pour prendre sa place. Il s'est fixé un calendrier serré : réforme de la loi électorale et du système constitutionnel avant la fin du mois, réforme du marché du travail en mars, de la fonction publique en avril et de la fiscalité en mai.

Des gages donnés à l'Union européenne

Matteo Renzi a visiblement choisi de donner des garanties à Bruxelles, alors que l'Italie, troisième économie de la zone euro, endettée à plus de 130% de son PIB, émerge difficilement de deux ans d'une profonde récession.

Le poste-clé de l'Economie et des Finances a ainsi été confié au numéro deux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ancien membre du Fonds monétaire international (FMI) , Pier Carlo Padoan.

Selon une source proche du nouveau ministre, sa nomination a été imposée à Matteo Renzi par le président Giorgio Napolitano. Car aux yeux du président, Pier Carlo Padoan aurait l'avantage d'être à la fois un économiste reconnu et une personnalité respectée sur la scène internationale.

De précieux alliés ménagés

Matteo Renzi s'appuiera sur la même majorité gauche-droite que son prédécesseur. Or, le Nouveau Centre Droit d'Angelino Alfano, l'ex-dauphin de Silvio Berlusconi, est le principal allié du Parti Démocrate. Et ses sénateurs sont essentiels pour la survie du gouvernement. Angelino Alfano s'est donc vu confirmé au poste de ministre de l'Intérieur.

Selon les médias italiens, Matteo Renzi aurait toutefois demandé à Angelino Alfano de choisir entre le poste de vice-Premier ministre et celui de ministre de l'Intérieur, deux charges que ce dernier occupait en même temps dans le précédent gouvernement.

Matteo Renzi a aussi choyé l'opposition de centre droite berlusconienne. Pour le délicat ministère de la Justice, il a choisi Andrea Orlando, à la personnalité plutôt effacée et qui ne devrait pas être jugé menaçant par Silvio Berlusconi. Selon les médias italiens, le Cavaliere aurait conditionné son soutien aux réformes institutionnelles programmées par Matteo Renzi à la nomination d'un ministre particulièrement attentif "aux droits des prévenus".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.