Naufrage dans la Manche : 12 migrants sont morts en tentant de rallier l'Angleterre, au large de Boulogne-sur-Mer

Ce nouveau bilan provisoire a été communiqué par Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l'Intérieur, mardi. Il a précisé que deux personnes étaient également portées disparues et que les autorités recensaient "plusieurs blessés".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des pompiers et des agents de la protection civile rapatrient des corps de personnes mortes lors d'un naufrage au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le 3 septembre 2024. (DENIS CHARLET / AFP)

Douze personnes sont mortes lors du naufrage d'un bateau tentant la traversée vers le Royaume-Uni, a annoncé sur X Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire, mardi 3 septembre. Avec ce nouveau bilan provisoire, le ministre – qui s'est rendu sur place aux alentours de 17 heures – mentionne également "deux disparus et plusieurs blessés".

Le bilan ne cesse de s'alourdir depuis l'annonce, en début d'après-midi, par la préfecture maritime de la Manche, de la dislocation d'une embarcation clandestine au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Ce naufrage est le plus meurtrier depuis le début de l'année : 25 personnes ont perdu la vie dans ces traversées depuis janvier.

Les migrants étaient essentiellement de nationalité érythréenne, et parmi les victimes décédées (dont la moitié sont mineurs) se trouvent dix femmes et deux hommes, a annoncé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. Le magistrat précise qu'une enquête a été ouverte pour "aide d'étrangers en situation irrégulière", "association de malfaiteurs en bande organisée", et "homicide involontaire aggravé".

"Cinquante-et-une personnes ont été sauvées, dont deux personnes qui sont encore malheureusement en urgence absolue", a précisé Gérald Darmanin lors de son déplacement à Boulogne-sur-Mer dans l'après-midi. Quelque 33 personnes, dont des survivants du naufrage, sont actuellement auditionnées "pour déterminer les conditions dans lesquelles le naufrage est survenu", précise le procureur de la République, qui ajoute "qu'à l'heure qu'il est, il n'y a pas eu d'interpellation".

Les opérations de recherches "toujours en cours"

Cet événement est "affreux et profondément tragique", a réagi la ministre de l'Intérieur britannique, Yvette Cooper, a rapporté la BBC. "Les gangs qui se cachent derrière ce trafic effroyable et cruel de vies humaines entassent de plus en plus de personnes sur des canots de moins en moins navigables et les envoient dans la Manche même par très mauvais temps", a-t-elle ajouté.

Un navire affrété par l'Etat, le Minck, avait repéré l'embarcation en difficulté avec plus de 60 personnes à bord et s'est porté à son secours dès qu'elle s'est disloquée, a annoncé le lieutenant de Vaisseau, Etienne Baggio. "Les opérations de recherches sont toujours en cours" et "l'ensemble des personnes sont prises en charge par les secours terrestres", a précisé la préfecture maritime de la Manche.

Dans un communiqué, cette dernière "met en garde toute personne qui envisage de traverser la Manche sur les risques encourus". Ce secteur est "une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple)". Et de conclure : "C'est donc un secteur particulièrement dangereux, y compris quand la mer semble belle."

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