Des billets gratuits pour les migrants : la SNCF explique sa politique "d'humanité"
Robert Ménard et Marion Maréchal-Le Pen critiquent des documents internes de la SNCF, diffusés sur les réseaux sociaux, qui autorisent les agents à ne pas faire payer des groupes de migrants contrôlés sans titre de transport.
"Et pourquoi pas le restaurant offert à vie ?" Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, s'est insurgé, mardi 13 octobre sur Twitter, contre deux documents internes de la SNCF.
La compagnie ferroviaire y explique à ses contrôleurs qu'ils peuvent effectuer "des réservations à 0 euro" pour des groupes de migrants : concrètement, ne pas les verbaliser, et leur attribuer des places pour la suite du trajet. Une mesure dénoncée sur Twitter par la députée FN Marion Maréchal-Le Pen et certains internautes.
La @SNCF propose le train gratuit pour les #migrants... Et pourquoi pas le restaurant offert à vie ?
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 13 Octobre 2015
Les autres avant les nôtres : pour les #migrants, le train, c'est gratuit ! Merci @SNCF ! pic.twitter.com/BMW71RgfRR
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) October 13, 2015
#SNCF C'est Possible !!! Moins cher que les #BUS, le #Train. la @SNCF ne fait pas payer les billets aux #migrants !!! pic.twitter.com/xObsIfwh5x
— Bertrand IRAGNE (@Bertrand_IRAGNE) October 12, 2015
Une "latitude" pour les contrôleurs
Contactée par francetv info, la SNCF confirme l'authenticité des documents, et explique cette politique. "Le sujet est extrêmement compliqué, concède le directeur de l'information de la compagnie. La grande majorité des migrants circulent avec des billets. Mais on est parfois confrontés à des personnes sans billet ou qui n'ont pas le bon billet." Il n'est pas toujours facile, en effet, de choisir sa place et sa destination quand on ne parle pas français.
Confrontés à cette situation exceptionnelle, et ne sachant pas comment réagir, les contrôleurs ont fait remonter le problème à leur hiérarchie. "On leur a donné de la latitude", explique la SNCF, de la même manière qu'ils ont la latitude "de reconnaître la bonne foi d'un voyageur qui n'a pas composté son billet", par exemple. "On n'est pas face à des fraudeurs chroniques", ajoute la compagnie, qui admet que sa priorité est de régler ces problèmes sans perturber la circulation des trains.
"On ne va pas les faire descendre et les laisser dormir dans le froid"
Les trains ne sont donc pas forcément gratuits pour les migrants. S'ils sont en gare, la SNCF préfère informer des associations qui peuvent prendre en charge financièrement les billets. Mais une fois dans le train, les contrôleurs ont la possibilité de faire des "réservations à 0 euro" : les migrants ne sont pas verbalisés, et on leur attribue une place pour le reste du voyage. Une façon d'éviter "qu'ils circulent d'une voiture à l'autre". La compagnie revendique "une vraie politique d'humanité" : "Quand une famille monte dans un train sans billet, on ne va pas la faire descendre à la première gare et la laisser dormir dans le froid."
"Aucune gare française n'est occupée" de façon massive par les migrants, tempère la SNCF, pour qui le nombre de migrants qui transitent par ses trains n'est pas comparable à ce que l'on voit en Hongrie, en Autriche ou en Allemagne, par exemple.
Les documents qui circulent sur le web ont été diffusés localement, et uniquement aux employés. Si elle n'a pas publié de communiqué depuis leur diffusion, la SNCF se dit "prête à répondre à toutes les questions" sur cette politique.
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