Ceuta : 8 000 migrants sont arrivés depuis lundi, dont 4 000 renvoyés au Maroc
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, qui a annulé un voyage à Paris, s'est rendu sur place mardi après-midi, promettant de "rétablir l'ordre" à Ceuta.
Ce qu'il faut savoir
Près de 8 000 migrants sont arrivés depuis lundi matin dans l'enclave espagnole de Ceuta, dont 4 000 ont été renvoyés au Maroc, selon les chiffres actualisés publiés mardi 18 mai par le ministère espagnol de l'Intérieur. Ce dernier a par ailleurs annoncé l'envoi de nouveaux renforts des forces de l'ordre sur place pour faire face à cet afflux massif et soudain de milliers de migrants en provenance du Maroc voisin.
La tension diplomatique monte. Le Maroc a décidé de rappeler son ambassadrice en Espagne pour consultation, après le "mécontentement" exprimé par Madrid face à "l'entrée massive de migrants marocains à Ceuta", une enclave espagnole sur la côte marocaine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères à Rabat, mardi 18 mai. "L'ambassadrice a été rappelée pour consultation et rentre incessamment au Maroc", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le Premier ministre espagnol se rend sur place. C'est une "grave crise pour l'Espagne et aussi pour l'Europe", selon Pedro Sanchez. Le Premier ministre espagnol a promis, mardi, de "rétablir l'ordre (...) aux frontières", après l'arrivée de migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin. Le chef du gouvernement, qui a annulé un voyage à Paris en raison de la gravité de la situation, a annoncé qu'il se rendrait sur place dans la journée, ainsi que dans l'enclave de Melilla, elle aussi située dans le nord du Maroc.
Bruxelles appelle le Maroc à empêcher les départs de migrants. La commissaire européenne Ylva Johansson a jugé "inquiétant" l'afflux de migrants et appelé le Maroc à empêcher les "départs irréguliers" depuis son territoire. Le Conseil européen, qui représente les Vingt-Sept, a exprimé de son côté "tout son soutien et sa solidarité avec l'Espagne".
Relations tendues entre Madrid et Rabat. Alors que Rabat est un allié clef de Madrid dans la lutte contre l'immigration clandestine, les relations diplomatiques entre les deux pays voisins se sont envenimées depuis l'accueil, fin avril, par l'Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid-19. Une décision qui avait déclenché la colère de Rabat.