Huit graphiques pour comprendre l'afflux de migrants en Europe
A l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, francetv info a rassemblé les chiffres qui permettent de mieux appréhender ces migrations.
L'afflux de migrants en France continue de poser un véritable défi aux autorités, alors que le campement des Jardins d'Eole, à Paris, a été évacué vendredi 19 juin, et ses occupants relogés.
A l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, samedi 20 juin – et même si tous les migrants présents en France ne sont pas considérés comme des réfugiés –, francetv info a rassemblé les chiffres qui permettent de mieux comprendre ce phénomène : comment ces migrants sont-ils arrivés en France ? D'où viennent-ils ? Combien sont-ils ? Autant d'interrogations auxquelles nous répondons avec huit infographies.
Comment arrivent-ils en France ?
Il existe plusieurs routes. L'agence européenne Frontex a souligné que la traversée entre l'Afrique et l'Europe via la Libye était la voie la plus empruntée par les clandestins. La Méditerranée centrale – où passent majoritairement des Syriens, des Tunisiens, des Erythréens, des Soudanais, des Somaliens – représente ainsi 62% des passages clandestins repérés en 2014.
Cette route devance largement celle de Méditerranée orientale (via la Turquie), où se pressent Syriens, Irakiens ou encore Afghans, et celle des Balkans, où transitent des Kosovars, des Albanais, des Syriens…
La France n'est pas en première ligne. Les migrants arrivent principament en Italie, notamment en Sicile, avant de gagner d'autres pays.
Un voyage dangereux
La mer Méditerranée est la zone la plus meurtrière pour les migrants, selon des données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Entre janvier et septembre 2014, 3 072 migrants y ont perdu la vie. Cela représente 75% des décès de migrants dans le monde.
Et la tendance ne faiblit pas. L'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a constaté, depuis le début de l'année, une très forte augmentation du nombre de migrants morts ou disparus en pleine mer. Pour les quatre premiers mois de 2015, on compte déjà davantage de victimes que pour les années 2012 et 2013 réunies.
D'où viennent les migrants ?
L'OIM a recensé les pays d'origine des migrants arrivés en Italie. D'après les données de l'organisme, ils viennent principalement du Moyen-Orient et d'Afrique subsaharienne.
Sont-ils plus nombreux ?
Indéniablement oui dans les zones les plus tendues, si l'on se fie aux chiffres concernant la région de Calais. D'après les chiffres de la préfecture du Pas-de-Calais, le nombre de migrants à Calais et dans ses environs a été multiplié par sept depuis avril 2014. A l'époque, la préfecture estimait qu'ils étaient 400. Au 2 juin, elle annonce qu'ils seraient aux alentours de 3 000.
Cette importante hausse se ressent nettement dans les chiffres de la police. Francetv info a ainsi révélé qu'à Calais, deux fois plus de migrants ont été interceptés en 2015. Concrètement, entre janvier et la mi-mai 2015, les policiers ont déjoué plus de 18 000 tentatives de passages clandestins en Angleterre aux abords du tunnel sous la Manche. C'est deux fois plus que durant la même période en 2014.
"L'année 2015 a commencé, toute Union européenne confondue, avec une hausse de 250% des franchissements irréguliers de la frontière extérieure de l'Union européenne [en janvier et février par rapport à la même période de 2014]", indiquait par ailleurs, en mars, Fabrice Leggeri, patron de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne (Frontex).
Où vont-ils ?
Dans un premier temps, celles et ceux qui passent par la Méditerranée se retrouvent principalement en Italie, en Grèce, en Espagne et à Malte. Mais ce n'est souvent qu'une étape.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les pays européens qui reçoivent le plus de demandes d'asile. Des données à relativiser car tous les migrants ne sont pas dans ce genre de situation. Ils sont nombreux à quitter leur pays pour des raisons économiques. Reste que sur le podium des destinations privilégiées des demandeurs d'asile, on trouve l'Allemagne, la Suède et l'Italie. La France arrive en quatrième position.
Ils sont également très nombreux à vouloir se rendre au Royaume-Uni, un pays encore considéré par beaucoup comme un eldorado. C'est pour cette raison qu'ils sont si nombreux aux alentours de Calais, espérant gagner clandestinement l'autre côté de la Manche par camion, par train ou par bateau.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.