Les autorités turques annoncent avoir arrêté plus de 6 000 migrants à Istanbul en deux semaines
La Turquie accueille sur son sol plus de 3,5 millions de Syriens qui ont fui la guerre. Leur accueil s'était imposé comme un sujet majeur lors de la campagne pour les municipales à Istanbul.
Les autorités turques ont annoncé, mercredi 24 juillet, avoir arrêté en deux semaines plus de 6 000 migrants, dont des Syriens, vivant de manière "irrégulière" à Istanbul, dans le cadre d'un coup de filet mené sur fond de fort sentiment antimigrants en Turquie. "Nous menons une opération depuis le 12 juillet. (...) Nous avons attrapé 6 122 personnes à Istanbul, dont 2 600 Afghans. Une partie de ces personnes sont des Syriens", a déclaré le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu à la télévision.
Süleyman Soylu a démenti que des Syriens étaient expulsés vers leur pays déchiré par une guerre civile meurtrière depuis 2011, après que des ONG ont affirmé avoir recensé des cas de personnes renvoyées en Syrie. "Ces personnes, nous ne pouvons pas les expulser. (...) Lorsque nous attrapons des Syriens qui ne sont pas enregistrés, nous les envoyons dans des camps de réfugiés", a-t-il affirmé, mentionnant un camp dans la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.
Le ministre de l'Intérieur a toutefois ajouté que certains Syriens choisissaient de rentrer de leur propre gré en Syrie. La Turquie accueille sur son sol plus de 3,5 millions de Syriens ayant fui la guerre, dont 547 000 sont enregistrés à Istanbul.
Une hostilité envers les Syriens
Les autorités affirment n'avoir aucun problème avec les personnes dûment enregistrées, mais disent lutter contre les migrants vivant dans cette ville alors qu'ils sont enregistrés dans d'autres provinces, voire dans aucune province. Le gouvernorat d'Istanbul a lancé lundi un ultimatum, qui expire le 20 août, enjoignant les Syriens y vivant illégalement de quitter la ville.
Ce tour de vis contre les migrants survient après la défaite du parti du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales à Istanbul, en juin, lors desquelles l'accueil des Syriens s'était imposé comme un sujet majeur de préoccupation les électeurs.
Pendant la campagne, le discours hostile aux Syriens s'était déchaîné sur les réseaux sociaux, avec le mot-dièse #LesSyriensDehors. D'après une étude publiée début juillet par l'université Kadir Has à Istanbul, la part des Turcs mécontents de la présence des Syriens est passée de 54,5% en 2017 à 67,7% en 2019.
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