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Migrants : on "enregistre près de 40 000 arrivées en Europe depuis la rive sud de la Méditerranée" contre "22 000 l'année précédente", selon l'OCDE

Le chef de la division Migrations internationales de l'OCDE réagit mercredi sur franceinfo au fait que le premier trimestre de l'année a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis 2017.
Article rédigé par franceinfo
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600 migrants ont été sauvés et amenés dans le port de Catane, en Sicile, le 12 avril 2023. (ORIETTA SCARDINO / ANSA)

"Sur le premier trimestre 2023 on a enregistré près de 40 000 arrivées en Europe depuis la rive sud de la Méditerranée, c'était 22 000 l'année précédente", a indiqué mercredi 12 avril sur franceinfo Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations internationales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il réagissait au fait que le premier trimestre de l'année 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants traversant la Méditerranée depuis 2017 avec 441 vies perdues en tentant d'atteindre l'Europe, a estimé l'ONU. "Cette situation est inscrite dans la durée et elle nécessite de coopérer encore plus avec les pays d'origine", estime Jean-Christophe Dumont.

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franceinfo : Les morts des migrants s'accumulent depuis le début de l'année. Est-ce parce que les départs depuis les côtes africaines sont de plus en plus nombreux ?

Jean-Christophe Dumont : Sur le premier trimestre 2023, on a enregistré près de 40 000 arrivées en Europe depuis la rive sud de la Méditerranée, c'était 22 000 l'année précédente. C'est notamment depuis la Tunisie vers l'Italie que l'augmentation est la plus forte avec une multiplication par trois des départs avec des gens qui prennent de plus en plus de risques. Normalement ce ne sont pas les mois de janvier, février et mars qui sont les plus propices pour les départs, mais les gens tentent leur chance au péril de leur vie. Cette situation est inscrite dans la durée et elle nécessite de coopérer encore plus avec les pays d'origine sur les causes profondes de ces départs désespérés.

Est-ce que c'est à mettre en lien avec une hostilité beaucoup plus forte qu'auparavant vis-à-vis de ces populations migrantes en Tunisie ?

Certainement la situation en Tunisie, y compris les perspectives économiques, joue un rôle dans ces départs accrus depuis Sfax. Je pense aussi que les migrants notamment ceux qui viennent d'Afrique subsaharienne ont bien conscience des conditions dans lesquelles ils risquent d'être traités en Libye et donc ils évitent ce pays au maximum. Tout cela s'inscrit dans un contexte où la demande d'asile en général est extrêmement forte et on avait déjà obtenu en 2022 des chiffres record de ce côté-là. Ces demandes d'asile viennent des Balkans.

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Est-ce que c'est lié à la situation au Sahel notamment ?

Difficile de le dire, car quand on regarde les principales nationalités sur les deux dernières années, la première c'est la Tunisie, près de 22 %, la deuxième c'est l'Egypte et puis on a des pays d'Asie, on a le Bangladesh, puis l'Afghanistan, la Syrie. Donc on ne voit pas apparaître ces pays du Sahel de manière très visible mais ce sont aussi des petits pays, c'est possible que ces flux augmentent aussi.

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