Paris : la préfecture de police interdit le "Bal des migrants" en raison des propos d'un DJ
Avant une précédente soirée, le DJ Fanaya a expliqué dans une story sur Instagram qu'il "mixe pour une décolonisation du dancefloor" .
La préfecture de police de Paris prend un arrêté pour interdire le "Bal des migrants" qui devait se tenir, mardi 13 juillet, de 18 heures à minuit sur la place Stalingrad, dans le 19e arrondissement, en invoquant "de forts risques de troubles à l'ordre public engendrés par cette initiative".
La préfecture estime que le DJ qui devait mixer au bal a tenu des propos qui appelle "à la distinction entre les êtres humains du fait de leur couleur ou de leur origine" et que ces déclarations "génèrent une situation conflictuelle autour de la tenue de cet événement, susceptible de rassembler des personnes véhiculant des valeurs non républicaines et contraires au principe de cohésion nationale".
Dans une publication liée à une précédente soirée, le DJ Fanaya avait expliqué sur Instagram qu'il "mixe[rait] pour une décolonisation du dancefloor". "Si tu n'es ni noir, ni racisé, derrière tu iras s'il te plaît", avait-il ajouté.
Indignation du monde politique
Cette phrase a déclenché une vague d'indignation du monde politique sur les réseaux sociaux. Le député LREM François Jolivet, auteur d'un amendement pour dissoudre les associations pratiquant des réunions non mixtes, a demandé au gouvernement d'empêcher le DJ de se produire. Depuis, DJ Fanaya a annoncé qu'il ne mixerait pas au "Bal des migrants" de mardi.
Le collectif BAAM (le bureau d'accueil et d'accompagnement des migrants) a annoncé l'interdiction de son événement sur les réseaux sociaux : "Nous ne danserons pas tous ensemble ce soir. Nous sommes en colère." Depuis le début de la polémique, le collectif a rappelé plusieurs fois que son bal était mixte et a évoqué "le harcèlement" à l'encontre du DJ qui devait dénoncer la politique européenne en matière de migration. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le collectif a annoncé qu'"un appel à manifestation" sera bientôt lancé.
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