Pologne : des milliers de personnes manifestent contre les refoulements de migrants à la frontière
Depuis le mois d'août, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient et d'Afrique, tentent de franchir la frontière polonaise depuis la Biélorussie. Ils sont reconduits manu militari.
"Stop aux tortures à la frontière", "Personne n'est illégal", "Cette nuit quelqu'un va mourir de froid à la frontière"... Des milliers de personnes ont manifesté dimanche 17 octobre à Varsovie, la capitale polonaise, contre les refoulements de migrants pratiqués à la frontière de l'Union européenne, entre la Pologne et la Biélorussie. Des manifestations de moindre envergure se sont tenues dans d'autres villes du pays, selon les médias locaux.
Depuis le mois d'août, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient et d'Afrique, tentent de franchir la frontière polonaise depuis la Biélorussie. Selon les témoignages de migrants et d'ONG, la Pologne pratique le refoulement qui consiste à reconduire les migrants interpellés à la frontière et les pousser à retourner en Biélorussie.
Au total, sept personnes ont perdu la vie à cette frontière orientale de l'Union européenne, depuis le début de l'afflux migratoire observé dans la région depuis l'été, selon les autorités polonaises, lituaniennes et biélorusses.
Bientôt un mur à la frontière ?
Le Parlement polonais a approuvé, jeudi, un amendement à la loi sur les étrangers qui légalise la pratique du refoulement. Actuellement, cette pratique est fondée sur un simple arrêté ministériel. Le Parlement a aussi donné son feu vert au projet gouvernemental de construire un mur pour empêcher les migrants de franchir la frontière, un projet estimé à 353 millions d'euros.
L'Union européenne accuse Minsk d'orchestrer cet afflux, en représailles aux sanctions imposées par l'UE à la suite de la répression de l'opposition par le régime biélorusse. Les migrants qui viennent massivement en Biélorussie sont dirigés ensuite vers les frontières de l'Union européenne (soit celles avec la Pologne, la Lettonie et la Lituanie). Ils y restent surveillés d'une part par les garde-frontières biélorusses et de l'autre par les forces de l'ordre polonaises, lituaniennes ou lettones.
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