Referendum anti-migrants en Hongrie : un fiasco qui n'en est pas vraiment un pour Orban
Le referendum sur l'arrivée de 1 300 réfugiés en Hongrie a été invalidé ce dimanche 2 octobre, faute de votants suffisants. Florence La Bruyère, correspondante de France 24 en Hongrie, s'exprime en direct de Budapest dans le Grand Soir 3.
Seuls 34% des électeurs hongrois ont jeté un bulletin valide dans les urnes ce dimanche. Il en fallait 50% pour valider le scrutin. Cela ressemble à un échec cuisant. Cela signifie que la grande majorité des Hongrois est restée à la maison. Tout cela, après une campagne massive du gouvernement qui a investi 32 millions d'euros dans ce referendum. Avec l'argent du contribuable, le gouvernement a essayé la peur en diffusant des reportages xénophobes sur les migrants qui apportent des maladies et qui sont des terroristes potentiels et aussi le chantage en menaçant des habitants de certaines villes de retirer des subventions s'ils ne votaient pas dans le bon sens.
Non aux migrants à 98%
Beaucoup de Hongrois ont été dégoûtés par cette campagne assez nauséabonde. Beaucoup ont aussi compris que ce referendum était absurde, car ce plan européen de répartition des réfugiés n'est plus obligatoire, et puis valide ou pas, le referendum n'était pas contraignant pour le gouvernement hongrois. Néanmoins, 98% des 34% de votants ont voté non. C'est donc quelque part une grande victoire pour Viktor Orban. Cela représente trois millions d'électeurs, ce qui est davantage que la base électorale habituelle du parti populiste au pouvoir. Orban a donc réussi à séduire des électeurs de gauche et d'extrême droite et c'est capital pour lui à un dix-huit mois des législatives.
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