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Risques de collision et de noyade, courants très forts... Le Cross du Cap Gris-Nez surveille le détroit du Pas-de-Calais où des migrants tentent la traversée

En 2018, les traversées de migrants vers l'Angleterre par la Manche ont augmenté. Le Cross surveille le détroit et multiplie les opérations de secours. 

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Jadot - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le PC operation du CROSS Gris Nez.  (JEROME JADOT/RADIOFRANCE)

Le PC opération du Cross se trouve au pied du phare posé sur le Cap Gris-Nez. Il s'agit d'une vaste salle circulaire avec vue panoramique sur le détroit, et de nombreux écrans sur lesquels les agents du Cross, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, contrôlent le trafic maritime très dense.

Après les embarcations en Méditerranée, les migrants tentent de plus en plus la traversée par la Manche. Le phénomène s'est accéléré et depuis novembre 2018, les autorités comptent quatre fois plus de départs. Au total, 500 migrants ont tenté de rejoindre l'Angleterre de cette manière. Une traversée très dangereuse qui débouche une fois sur deux sur une intervention des moyens de secours français, pilotés par le Cross du Cap Gris-Nez.

Au loin, se dressent les hautes falaises blanches de l’Angleterre, elles ne sont qu’à 30 kilomètres, mais la traversée est particulièrement dangereuse souligne le directeur du centre Marc Bonnafous. "Il y a de très forts courants, il y a aussi des vents très forts. Le risque, c'est aussi d'entrer en collision avec un navire de commerce qui ne pourra pas s'apercevoir qu'il a renversé une petite embarcation. Ce sont des navires de plus de 300 mètres", explique-t-il. 

Le risque c'est la température de la mer qui est à huit degrés, et qui ne permet pas de survivre plus d'une heure quand on tombe dedans

Marc Bonnafous

à franceinfo

Ces dangers ont conduit le Cross à multiplier les opérations de secours pour des migrants en perdition. Le cas le plus fréquent est un appel à l’aide reçu via le 112 vers 3 heures du matin. La première difficulté est bien souvent d’arriver à localiser l’embarcation. Marc Bonnafous se souvient d'une situation de détresse en décembre : "Sur cette embarcation, il y avait des femmes et des enfants. Un tout petit bateau pneumatique... Ils devaient être neuf migrants, dont deux en hypothermie, rappelle-t-il en montrant une photo. On voit bien qu'ils sont au ras de l'eau dans une mer formée avec tous les risques que cela représente." 

Marc Bonnafous directeur du CROSS Gris Nez.  (JEROME JADOT/RADIOFRANCE)

Une mission de secours 

Cinq jours plus tôt, deux migrants en urgence absolue avaient dû être hélitreuillés, mais pour l’instant les autorités n’ont recensé aucun naufrage, explique Claire Traverse, porte-parole adjoint du préfet maritime de la Manche. "Il ne s'agit pas de faire une surveillance contre l'immigration illégale venant de France. Il s'agit de faire une surveillance des potentiels migrants qui se trouvent en détresse dans le détroit du Pas-de-Calais. Il s'agit juste d'assister ou de secourir des migrants." Depuis le mois de novembre, ceux qui ne nécessitent pas une hospitalisation sont systématiquement remis à la police aux frontières pour interrogatoire.

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