Une "cordée solidaire" dans les Alpes pour interpeller sur le péril qui guette les migrants en haute-montagne
Des associations de professionnels de la montagne ont organisé dimanche une "cordée solidaire" près de Briançon (Hautes-Alpes) pour interpeller sur le sort des migrants qui franchissent la frontière franco-italienne par la montagne, inconscients des risques et réclament l'application de la notion d'assistance à personne en danger.
Plus de 300 personnes ont participé hier dimanche à une "cordée solidaire" partie de Névache près de Briançon (Hautes-Alpes), direction le col de l'Echelle, entre la France et l'Italie, selon les informations de France Bleu Pays de Savoie, qui s'est rendue sur place. Ce col est fermé à la circulation en hiver mais il est devenu ces derniers mois un lieu de passage des migrants qui n'ont aucune conscience des dangers de la montagne en ce moment. Emmitouflés dans des vêtements chauds, par -14°C, chacun a ainsi pris un bout de corde, encadré par un professionnel et entamé la montée vers le col de l’Echelle.
Appliquer la notion d'assistance à personne en danger
Guides, accompagnateur, pisteurs-secouristes, moniteurs de ski : à l’origine de cette idée, près de 130 professionnels de la montagne, réunis en six associations, qui demandent d'appliquer comme en mer la notion d'assistance à personne en danger. Ils ont notamment écrit au président de la République et au Premier ministre pour leur demander de "réorienter l'action de surveillance des migrants par les forces de gendarmerie et de police dans les vallées alpines" afin de ne pas les davantage au danger.
"Comment dormir tranquille alors qu'au bout de nos villages, des gens sont en perdition ?"
Pour les participants, il n’est pas question de faire comme si ce qui se passait à côté de chez eux n’existait pas. "Je traverse des cols par plaisir, explique l’un d’eux. C’est mon métier ! Et à côté de moi, il y en a qui le feront pour survivre. Quel être humain peut rester clair dans sa tête et se dire qu’on les renverra chez eux ?" "On ne peut pas dormir tranquille alors qu’au bout de nos chemins, de nos villages, il y a des gens qui peuvent être en perdition", s’exclame un autre.
Ce jour-là, pendant la cordée, l’hélicoptère du peloton de gendarmerie de haute montagne s’envolait pour secourir un jeune Guinéen qui tentait sa chance. Atteint d’engelures aux pieds, il a été hospitalisé. Jusqu’ici, les associations n’ont recensé que des blessés.
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