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"Une vie de misère", raconte une famille syrienne installée aux États-Unis

La guerre en Syrie et la crise des réfugiés sont cette année au cœur de l’Assemblée générale de l’ONU, qui commence lundi 19 septembre. Aux États-Unis, un peu plus de 11 000 Syriens ont été accueillis cette année. Et pour ceux qui débarquent sur le continent, la réalité est bien différente du rêve.

Article rédigé par franceinfo, Charlotte Alix
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
11 000 Syriens ont été accueillis aux  États-unis cette année, à l'image de la famille Jouriyeh, ici en Californie.  (LENNY IGNELZI/AP/SIPA / AP)

Deux thèmes principaux sont abordés cette année à l'Assemblée générale des Nations unies, qui s'ouvre lundi 19 septembre : les réfugiés et la Syrie. Un sommet est consacré spécialement aux réfugiés et aux migrants lundi, et Barack Obama doit présider mardi 20 septembre une réunion sur le sujet. Franceinfo a rencontré une famille syrienne, nouvellement arrivée dans le New Jersey, aux États-Unis.

On avait une vie plus confortable en Syrie

Mohamed

Un ado syrien réfugié aux Etats-Unis

Mohamed, 13 ans, et son frère Abduraman, rentrent de l’école. Cela fait 15 mois que la famille Alerjeh habite ce quartier populaire de Jersey City. "On vit ici comme des Américains pauvres, on avait une vie plus confortable en Syrie" confie le petit garçon.

Charlotte Alix a rencontré cette famille syrienne pour franceinfo.

Lui et sa famille habitaient Homs, la troisième plus grande ville de Syrie. Lorsque la guerre a éclaté, ils ont fui pour la banlieue de Damas puis pour Deraa dans le sud, avant de traverser la frontière avec la Jordanie. C’est l’association Church World Service qui a accompagné la famille Alerjeh à son arrivée, comme une soixantaine d’autres réfugiés syriens cette année. "On prépare leur logement, on les accueille à l’aéroport puis on leur fournit des services pour qu’ils puissent démarrer leur vie ici, se remettre sur pied" explique Megan Johnson, la directrice. "Notre objectif est de les aider à devenir autonomes aussi vite que possible."

Quatre mois d'accompagnement, c’est vite passé, on a à peine le temps de finir les papiers

Lama, mère de famille Syrienne

Le programme d’accompagnement des réfugiés par cette association dure quatre mois. Beaucoup trop court pour Lama, la mère de famille : "On nous a aidés pendant quatre mois, et après on nous a dit que mon mari devait travailler et moi étudier. Mais quatre mois c’est vite passé, on a à peine eu le temps de finir les papiers et on n’a pas eu le temps de souffler."

Malgré ses problèmes de dos, le mari de Lama a accepté un travail dans la construction. Il gagne 1 600 dollars. Une fois le loyer payé, il lui reste 200 dollars (180 euros). Le couple et leur quatre enfants survivent grâce aux coupons alimentaires. Un an après leur arrivée, c’est un sentiment doux-amer qui habite cette famille. "J'aimerais retourner en Syrie, dans une Syrie réunifiée, dans les maisons qu’on a abandonnées. Ce serait mieux qu’ici... ici c’est une vie de misère" raconte le garçon. 

J'aimerais retourner en Syrie, ce serait mieux qu’ici... ici c’est une vie de misère.

Mohamed, 13 ans

Les États-Unis se sont engagés à accueillir 10 000 réfugiés syriens cette année. L'objectif est atteint et dépassé, malgré la réticence de certains gouverneurs, comme celui du New Jersey justement, Chris Christie.

A quelques mois de céder son fauteuil, Barack Obama s’est engagé à ce que les États-Unis accueillent l’an prochain 110 000 réfugiés, toute origine confondue. Ce serait certes une augmentation de 30% par rapport à l’an dernier, mais pour les associations, c’est encore trop peu, et surtout trop tard.

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