En Méditerranée, l'Europe a drastiquement réduit son dispositif de secours
Alors que les naufrages de bateaux de migrants se multiplient, l'opération Triton, lancée par l'Union européenne, est vivement critiquée .
L'Union européenne est critiquée après les récents naufrages de bateaux de migrants en mer Méditerranée. Elle est d'autant plus montrée du doigt qu''il y a six mois, elle a allégé son dispositif de secours.
Pour comprendre ce qui s'est passé, retour en octobre 2013, quand un navire de migrants sombre près de l'île italienne de Lampedusa, provoquant la mort de 366 personnes. Choquée, l'Italie lance sa propre opération, baptisée Mare Nostrum : "900 soldats mobilisés, 32 navires réquisitionnés 24 heures sur 24 pour surveiller l'ensemble de la mer Méditerranée. En un an, cette opération a permis de réaliser 588 sauvetages et de ramener à terre plus de 120 000 migrants", rapporte Arnaud Comte.
Du sauvetage à la surveillance
Cependant, en Europe, "certains estiment que Mare Nostrum incite les passeurs à multiplier les départs, à surcharger les embarcations au prétexte que ces migrants seront sans doute secourus", poursuit le journaliste de France 2. L'opération est abandonnée en novembre 2014.
Sous l'égide de l'Europe cette fois, l'opération Triton prend le relai. Elle mobilise "21 navires, non pas pour faire du sauvetage, mais de la surveillance, dans un périmètre beaucoup plus restreint", explique Arnaud Comte. "La stratégie a donc changé. Elle est d'ailleurs trois fois moins chère : 3 millions d'euros par mois", conclut-il. En 2014, 90 migrants sont morts en Méditerranée. On en compte déjà 1 500 depuis janvier 2015.
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