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Pas de Grexit, mais la Grèce est-elle sauvée ?

L’accord entre Athènes et les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro a éloigné la perspective d’une sortie de la Grèce de la zone monétaire. Mais l’économie grecque est-elle en mesure d’encaisser de nouvelles mesures particulièrement difficiles ?
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Appel d'un manifestant aux députés de Syriza pour qu'ils ne votent pas le nouvel accord, dit nouveau Memorandum, Athènes, 13 juillet © Reuters/Christian Hartmann)

Le Parlement grec doit adopter d’ici mercredi un train de réformes imposées par les dirigeants de la zone euro. C’est la condition pour qu’Athènes puisse bénéficier d’un éventuel troisième plan d’aide de l’ordre de 80 milliards d’euros.

Hausse de la TVA, réforme des retraites et de la fiscalité, adoption d’un code de procédure civile pour remédier à la lenteur de la justice ; autant de réformes que le parlement grec va devoir adopter en urgence.

Dans un pays où les salaires ont déjà baissé de 25% et où le taux de chômage a explosé, ces nouvelles mesures laissent peu d'espoir à la Grèce de sortir rapidement de la récession selon Henri Sterdynak, économiste à l'OFCE, et membre des « économistes atterrés » :

"La Grèce va devoir réduire le pouvoir d’achat de ses retraités, réduire le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population puisqu’on augmente encore les taux de TVA, il y a très peu de mesures propres à relancer l’investissement donc le risque c’est que la Grèce continue de s’enfoncer dans la récession ".

La question de la dette reste entière

La  Grèce doit toujours rembourser son immense dette : 320 milliards d'euros en tout. Or dans l’accord, la possibilité d'un réaménagement reste assez flou explique Jesus Castillo, économiste chez Natixis/

"La question de l’allégement de dette c’est complètement conditionnel dans le pré-accord qu’on a aujourd’hui. C’est à dire qu’on s’intéressera à cette question à partir du moment où les premières mesures auront été mises en place et qu’on aura évalué la situation, donc ça nous projette un peu plus tard dans le temps ".

Pas question en tout cas d'effacer une partie de la dette. Seul un délai ou un étalement des paiements pourraient être envisagés.

Un 3ème plan d’aide pas avant 4 semaines

Les mesures financières d’urgence pour permettre à la Grèce de passer l’été sont évaluées à 12 milliards d’euros d’ici la mi-août. Les ministres des finances de la zone euro sont chargés de trouver un plan d’urgence, mais la tâche s’avère plus ardue qu’estimé au départ. Une première réunion lundi n’a rien donné. "C'est très complexe, nous n'avons pas encore trouvé la clef" a commenté Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe. Les ministres des finances de la zone euro ont décidé de créer un "groupe de travail" qui devra rendre ses conclusions "dans les plus brefs délais". Le temps presse: le 20 juillet la Grèce doit rembourser plus de 3 milliards d’euros à la BCE.

Or cette aide d’urgence ne pourra vraisemblablement pas passer par le Mécanisme Européen de Stabilité. "Nous savons que le temps est compté pour la Grèce mais il n'y a pas de raccourcis possibles " explique Klaus Regling, le directeur de ce fond de secours. Diverses sources européennes estiment que le troisième plan d’aide à la Grèce ne pourra pas être élaboré avant 4 semaines.

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