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Pologne: de jeunes chrétiens LGBT invités aux JMJ de Cracovie

Près de 2 millions de jeunes pèlerins venus de 180 pays sont attendus aux 31e journées mondiales de la Jeunesse de Cracovie, du 26 au 31 juillet 2016. Parmi eux, des chrétiens homosexuels, bisexuels et transgenres (LGBT), invités en marge du programme officiel. Très attendu sur les terres du pape polonais Jean-Paul II, mort en 2005, le souverain pontife a prévu de se rendre à Auschwitz.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les JMJ de Rio de Janeiro, au Brésil, en 2013, ont rassemblé 3.000.000 de chrétiens. (Godong / Photononstop)

L’initiative ne figure pas au programme officiel des JMJ 2016. L’organisation polonaise Tecza i Wiara (Arc en ciel et Foi) annoncé, une semaine avant le début des JMJ de Cracovie, avoir invité «tous les LGBT et leurs amis» à participer à ce grand rassemblement. Un café-librairie, situé dans l’ancien quartier juif de Kazimierz, sera mis à leur disposition, a fait savoir l'association.

Entre autres activités, des projections de films sur la manière de concilier leur orientation sexuelle et la foi est prévue ainsi qu'une rencontre avec un jésuite américain, Jim Mulcahy, spécialiste des services pastoraux offerts aux personnes LGBT leur seront proposées. Avant ces JMJ, des représentants de Tecza i Wiara ont rencontré le cardinal polonais Stanislaw Dziwisz, dans un «climat amical», a rapporté le quotidien polonais Rzeczpospolita, cité par l'AFP. Le prélat leur a notamment rappelé que la doctrine de l’Eglise désapprouvait l’homosexualité, selon le journal. 


«Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger?»


Si l'Eglise considère comme un pêché l'acte homosexuel, elle ne condamne pas l'orientation sexuelle. Un sujet que le chef de l'Eglise avait abordé dans l'avion qui le ramenait du Brésil en 2013. «Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger?», avait déclaré le successeur de Benoît XVI tout en se disant opposé à la stigmatisation des homosexuels.

Quelques heures plus tôt, François avait célébré une messe de clôture des JMJ, qui avait attiré une foule de 3 millions de personnes sur la plage de Copacabana à Rio.

Seulement un tiers des participants inscrits
Celle célébrée sur le campus de la Miséricorde, le 31 juillet, pourrait attirer jusqu'à deux millions de fidèles à Cracovie, selon la porte-parole des JMJ, Dorota Abdelmoul. Quelques 574.000 jeunes se sont enregistrés en juin, un chiffre reccord, a-t-elle expliqué car l'expérience a montré qu'un tiers seulement des participants prennent la peine de s'inscrire au JMJ.


Quoi qu'il en soit, des milliers de jeunes du monde entier sont en route pour rejoindre les différents diocèses polonais avant de tous se rassembler à Cracovie pour participer à des matinées de catéchèses d'évêques et, l'après-midi, à des concerts et des festivals de la jeunesse, selon un calendrier précis des JMJ. Parmi ces jeunes catholiques, au moins 35.000 Français se sont inscrits individuellement ou par l'intermédiaire d'un diocèse. C’est cependant moitié moins que le chiffre prévu par la Conférence des évêques de France, relève La Croix qui détaille l'organisation de ce «Woodstock catholique».

Très attendu dans l'ancien fief de Jean-Paul II, à partir du 27 juillet, Jorge Bergoglio, connu pour ses talents de communicant, fait partie des personnalités les plus connectées au monde. Il a délivré aux participants des JMJ un message vidéo, posté sur Youtube par la chaîne KTO. 


Le pape le sait bien, aujourd'hui, la communication d'une institution comme l'Eglise catholique ne peut pas faire l'impasse sur les photos et les vidéos qui s'échangent sur les téléphones mobiles. Elle n'hésite pas à diffuser des messages de paix sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le chef de l'Eglise catholique possède neuf comptes (@Pontifex) et est inscrit sur Instagram depuis le 19 mars 2016, rappelle Le Figaro. Une étape de plus pour le Vatican qui entend être présent auprès des jeunes générations pour faire passer ses messages.


1987, premières JMJ mondiales 
Instaurées par Jean Paul II, elles se déroulent chaque année mais donnent lieu à un rassemblement mondial avec le souverain pontife seulement une fois tous les deux ou trois ans, comme c'est le cas cette année à Cracovie. Le pape polonais, qui portait une attention particulière à la jeunesse, les avaient d'abord organisées à Rome en 1984, puis leur avait donné une dimension internationale pour la première fois en 1987, à Buenos Aires.

Comme l'avaient fait respectivement ses précécesseurs, Jean-Paul II et Benoit XVI, en 1979 et en 2006, Jorge Bergoglio profitera de sa présence en Pologne pour se rendre, le 29 juillet, au camp nazi allemand d'Auschwitz. Autres points d'orgue du programme du pape argentin: une apparition informelle à la fenêtre de l'archevêché, le 28 juillet au soir, une veillée, le 30 juillet, sur le campus de la Miséricorde, avant la grande messe finale le lendemain sur ce même site, situé à 15 km de Cracovie.

Le pape François, qui vante la modestie et la charité, n'est pas forcément apprécié par toute la hiérarchie de l'Eglise de Pologne, contrairement aux Polonais qui, en majorité, lui vouent une grande sympathie. Des voix se font même fait entendre parmi le clergé disant qu'il faut attendre des temps meilleurs et tenir bon durant ce pontificat, jugé par certains «trop libéral, voire marxiste».
 

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