Réduction du déficit sous 3% du PIB : la Commission européenne accorde deux ans de plus à la France
La France a désormais jusqu'en 2017 pour remplir cet objectif. Pour 2014, le déficit devrait s'établir à 4,4% du PIB.
La Commission européenne a accordé à la France un délai supplémentaire de deux ans pour ramener son déficit sous 3% du PIB, mercredi 25 février, ce qui porte l'échéance à 2017, en pleine année électorale. La France avait demandé un délai de trois ans, soit jusqu'en 2018, ce qui aurait permis de contourner l'échéance électorale.
Quels sont les efforts demandés à la France ?
La France doit produire davantage d'efforts, estime Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro. Ce dernier recommande un effort structurel de 0,5 point de PIB en 2015, alors que ces efforts atteignent actuellement de 0,3.
L'effort budg. structurel demandé à la #France cette année sera de 0,5% du PIB dans la nouvelle recommandation. La France s'y est engagée
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) 25 Février 2015
C'est le troisième délai dont bénéficie la France pour ramener son déficit public dans les clous européens, sous la barre des 3% du PIB.
Pourquoi la Commission a accepté d'accorder un délai supplémentaire ?
Le cas de la France "a été le plus compliqué", a reconnu Valdis Dombrovskis, alors que la Commission a dans le même temps rendu mercredi son verdict sur les finances publiques de la Belgique et de l'Italie. Dans ces deux pays, le niveau de la dette est préoccupant.
Un débat d'orientation a eu lieu entre commissaires européens, où la question du délai à la France a été abordée. La perspective d'accorder un délai de trois ans hérissait certains au sein de la Commission. Lundi soir, le commissaire allemand Gunther Oettinger, en charge de l'Economie numérique, a protesté contre l'octroi d'un nouveau délai de trois ans pour ramener le déficit français sous la barre des 3%. Finalement, il n'a pas été entendu. Mais Valdis Dombrovskis a prévenu : "Si la France ne fait pas ces efforts, la procédure de déficit excessif pourrait démarrer." Le commissaire précise que la situation de la France sera réévaluée en mai. Pour l'instant, le gouvernement français prévoit un déficit de 4,1% en 2015, au lieu des 3% promis initialement, et un retour sous la limite des 3% seulement en 2017, année de l'élection présidentielle.
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