Sommet européen : les points de blocage

Les chefs d'Etats et de gouvernements des 27 se retrouvent ce
vendredi midi après quelques heures de repos pour discuter d'une nouvelle
proposition du président du Conseil européen sur le budget de l'Union pour les six ans à venir.  Que propose Herman Van Rompuy ?

Budget global

Le même budget global que pour sa première proposition:
973 milliards d'euros (1,01% du PIB de l'Union). C'est 75 de moins que ce que
proposait la Commission européenne.

             Pourquoi ça

risque de bloquer ?

Les Britanniques veulent plus de rigueur.  Concrètement, Herman Van Rompuy prévoit 80
milliards de coupes. Trop peu pour David Cameron, qui réclame un tour de vis de
150 milliards d'euros en rognant sur la PAC et les dépenses de fonctionnement
des institutions. Les Allemands jugent également la nouvelle proposition de
budget trop élevée.

"Je ne pense pas qu'il y ait eu suffisamment de progrès. Nous devons couper des dépenses que nous ne pouvons pas nous permettre." (David Cameron)

Le Parlement européen ne votera pas un budget "au
rabais". Pour qu'un budget européen soit définitivement adopté, le texte doit
être approuvé par les eurodéputés. Hors, le président de l'hémicycle, Martin
Schultz a été très clair jeudi soir :"Je doute qu'un compromis peu
ambitieux trouvera une majorité qualifiée au Parlement européen ".

La PAC au régime sec

Dès son premier texte, Herman Van Rompuy avait décidé de
taper fort sur le budget de la PAC: 25 milliards de baisse par rapport à la
proposition de la Commission européenne. Devant l'opposition de la France, le
président du Conseil revoit le budget à la hausse de 8 milliards. Pour pouvoir
assumer ce geste sur la PAC et sur la politique de cohésion (+10,6 milliards
par rapport au premier texte), le président du Conseil propose de rogner sur
d'autres enveloppes: 13 milliards aux budgets pour la croissance et les grandes
infrastructures. 

            Pourquoi ça

risque de bloquer ?

La France toujours. La politique agricole commune est la
"ligne rouge" de Paris, premier pays bénéficiaire de la politique agricole
commune dans l'Union. François Hollande a été très clair jeudi soir: avec la
nouvelle proposition, "le budget de la PAC serait en baisse de 17
milliards d'euros. C'est encore trop ".

La "ligne rouge" du rabais britannique

C'est la "ligne rouge" de Londres. Pas question de
toucher au rabais sur la contribution nationale au budget européen accordé aux
Britanniques depuis 1984. David Cameron est soumis à une pression intense de
son pays sur le sujet. Mais plusieurs autres pays veulent remettre le chèque
britannique en cause. Herman Van Rompuy a pourtant tenté de négocier en
sous-main avec les Britanniques et les autres pays, mais sans résultat. 

            Pourquoi ça

va bloquer

David Cameron a quitté Bruxelles sans aucune assurance sur
le rabais. Ce qui devrait aboutir à un blocage de Londres. De son côté,
François Hollande semble tout autant inflexible sur la question: "Je ne peux
pas accepter que des pays qui sont parmi les plus riches de l'Union européenne
viennent demander des chèques, des ristournes et des rabais ".

Autant de raisons qui font dire à François Hollande et
Angela Merkel qu'un accord ce vendredi serait très étonnant. La chancelière
allemande évoque un prochain sommet dédié au budget 2014-2020 d'ici janvier ou
février prochain.