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Ukraine : la livraison de gaz russe vers l'Europe perturbée ?

Parce que l'Ukraine n'a pas payé sa facture de 4,5 milliards de dollars, Gazprom annonce cesser ses livraisons. Cette décision pourrait toucher, par ricochet, l'Europe : 15% du gaz qui y est consommé transite par le territoire ukrainien.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Une usine de stockage de gaz à Striy, en Ukraine © REUTERS/Gleb Garanich)

Quatre milliards et demi de dollars : c'est la facture que réclame Gazprom à l'Ukraine. La Russie avait fixé comme date limite ce lundi à 6h00 GMT. En l'absence de remboursement, le géant gazier a donc coupé les vannes. Le directeur général du géant gazier russe Gazprom a estimé qu'il n'y avait "plus matière à discussion" avec l'Ukraine, après l'échec des négociations du week-end. Et de saisir une cour d'arbitrage de Stockholm. 

Dans l'immédiat,  la compagnie ukrainienne Naftogaz devra désormais payer à l'avance ses importations. Cette décision devrait avoir des répercussions limitées : l'Ukraine a accumulé ces dernières semaines d'importantes réserves, dans ses stockages souterrains.

Des conséquences sur l'Europe ?

Si l'Ukraine a cessé de payer, ce n'est pas tant faute de liquidités que parce que Moscou a décidé unilatéralement une flambée de prix : après la chute du président prorusse Ianoukovitch, les 1.000 mètres cubes sont passés de 268 à 485 dollars... avant de redescendre à 385 dollars.

Le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, a de son côté appelé la Russie et l'Ukraine à "faire un effort " pour trouver un accord. En effet, l'Europe pourrait bien faire indirectement les frais de cette guerre commerciale. Gazprom annonce avoir averti la Commission européenne de "possibles perturbations" de son approvisionnement. Pourquoi ? Parce que 15% du gaz consommé en Europe transite par le territoire ukrainien. Gazprom rappelle tout de même que Naftogaz "est obligé de garantir le transit" . Par ailleurs, le commissaire européen à l'énergie Guenther Oettinger explique que l'Europe pourrait être confrontée à une pénurie de gaz cet hiver.

 

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