Un "drive-in du sexe" ouvre ses portes à Zurich
Dans une zone d'activité de Zurich, en Suisse, coincée entre voies ferrées et voies rapides, un
petit panneau sur le bord de la route indique sobrement "site de
prostitution ". Horaires : 19h-5h. A l'entrée, quelques pictogrammes précisent
les règles : avoir plus de 18 ans, venir en voiture, pas à pied ni à vélo, et
jeter ses déchets dans la poubelle. Une fois passé le portail, on roule le
long d'un court circuit arboré, sur le bas côté s'égrennent de petits abris
prêts à accueillir 30 à 40 prostituées.
Neuf box en bois s'alignent côte à côte : des garages sans porte, avec éclairages de
couleur pour égayer un peu le lieu. La passe se fait dans le véhicule et deux
boxes tout aussi spartiates sont également prévus pour les réfractaires au sexe
au volant. Pour donner l'alerte en cas d'agression, chaque box dispose d'un bouton
d'urgence. Deux agents de la ville sont toujours sur place, des agents de sécurité
ou des assistantes sociales. Dans leur bâtiment, plus chaleureux, les prostituées
peuvent prendre une douche, se faire à manger, échanger, un vrai plus par
rapport à la rue.
Pour les prostituées qui souhaitent y travailler, elles doivent s'acquitter des 32 euros nécessaires pour obtenir
le permis d'exercer. Une participation de 4 euros par nuit est également
demandée.
Avant l'ouverture du "drive-in du sexe ", c'était ce week-end la journée portes-ouvertes. Et les visites sont guidées pour des citoyens qui ont voté en faveur du projet à une courte
majorité, 52%. La votation portait notamment sur les enjeux
financiers : 570.000 euros de frais annuels sont à la charge du contribuable.
Les concepteurs se donnent trois mois pour dresser un premier bilan. Des expériences
similaires ont parfois échoué en Allemagne ou aux Pays-Bas, notamment lorsque
des proxénètes ont pris le contrôle des lieux, faute d'encadrement suffisant.
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