Un journal belge caricature les Obama en singes, puis s'excuse
Le quotidien "De Morgen" se défend de racisme et plaide pour une faute "de goût".
Le journal belge De Morgen a présenté ses excuses, lundi 24 mars. Le quotidien néerlandophone, classé à gauche, a scandalisé ses lecteurs en publiant samedi un photomontage de Barack Obama, le président américain, et de son épouse, Michelle, représentés en singe.
Publié dans le cadre d'un édito satirique, faussement attribué à Vladimir Poutine, l'encart présentait par ailleurs une photo non retouchée de Barack Obama, sous laquelle on pouvait lire : "Le premier président noir des Etats-Unis vend de l'herbe." Une légende qui fait référence à l'autorisation de vendre du cannabis en vigueur depuis 2013 dans certains Etats, comme le Colorado.
Une "blague" de mauvais goût
"Nous avons pensé à tort que l'on pouvait rire du racisme", a répondu le journal dans une page dédiée (en néerlandais) dans son édition papier : "Evidemment, c'était censé être une blague", explique le quotidien de gauche, qui a franchi la limite en voulant tourner en dérision le rapport de force qui oppose les présidents américain et russe, alors qu'Obama est à Bruxelles mardi et mercredi. Il y participera notamment à un sommet européen avec les présidents du Conseil européen et de la Commission, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.
"Nous comprenons que certaines personnes aient pu se sentir blessées par cette tentative satirique, a encore justifié le journal après la publication de cette caricature. De Morgen s'excuse auprès de quiconque s'est senti offensé", concédant être "coupable de mauvais goût".
L'auteure Chika Unigwe, née au Nigéria et vivant en Belgique, avait alerté les internautes sur la publication de cette satire douteuse. Lundi, elle a noté sur Twitter (en anglais) que le fait que De Morgen s'excuse constituait déjà "une étape importante. (...) Mais s'excuser, ce n'est que le début". Et de continuer : "De Morgen n'est pas raciste. Ce qui est raciste, c'est la société qui permet aux actes racistes d'être perpétrés en toute impunité." Pour Chika Unigwe, "les Noirs en Belgique n'ont pas de voix politique, pas de voix économique, donc d'une certaine façon, la société oublie que l'on existe".
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