Avortement : la Hongrie désavouée par le Parlement européen après une loi sur l'accès à l'IVG
Depuis jeudi, un décret oblige les Hongroises qui désirent avorter à écouter les battements de cœur du fœtus.
Passe d'armes à Strasbourg. Le Parlement européen a vertement critiqué la Hongrie jeudi 15 septembre, en qualifiant le pays de "régime hybride d'autocratie électorale". Des termes durs qui font suite à une série de lois controversées voulues par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, et son puissant parti d'extrême droite, le Fidesz. Dernière polémique en date : un décret entré en vigueur jeudi contraint les femmes désirant avorter à écouter les battements de cœur du fœtus avant de poursuivre, ou non, leur IVG.
Les eurodéputés ont adopté à une écrasante majorité (433 voix pour, 123 voix contre, 28 abstentions) un rapport présenté par l'eurodéputée écologiste française Gwendoline Delbos-Corfield. Ce texte marque l'inquiétude du Parlement sur 12 thématiques, comme l'indépendance de la justice, la liberté d'expression ou encore l'autonomie des universitaires – qui ne sont pas respectées, voire menacées en Hongrie, jugent les parlementaires.
Budapest dénonce "une insulte"
Sur Twitter, l'eurodéputée Gwendoline Delbos-Corfield s'est félicitée de l'adoption de son rapport sur l'état de droit en Hongrie. "Les conclusions sont claires : l'un de nos Etats-membres n'est plus une démocratie", a-t-elle déclaré. Lors de la séance, l'élue avait fustigé l'espionnage des journalistes, une "loi infamante" contre les personnes LGBT+ mais aussi le récent durcissement des conditions d'avortement.
Le décret forçant les femmes enceintes à se voir présenter "les fonctions vitales du fœtus" – d'après la formulation officielle – a provoqué l'ire de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF). "Cette obligation n'a aucune utilité médicale et ne sert qu'à humilier les femmes", a déclaré l'organisation dans un communiqué jeudi.
La publication de ce rapport a été vivement critiquée par le gouvernement hongrois. "Je considère insultant envers les Hongrois qu'on questionne la capacité de la Hongrie à la démocratie", a réagi le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.
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