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Corruption : la Pologne s'opposera à "toute démarche" de l'UE visant à priver la Hongrie de fonds européens

La Commission européenne a proposé dimanche aux Etats membres de suspendre 7,5 milliards d'euros de financements européens à la Hongrie, en raison de risques liés à la corruption, en attendant la mise en œuvre de réformes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors d'une visite à Kiev (Ukraine), le 9 septembre 2022. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

La Pologne a assuré, dimanche 18 septembre, qu'elle s'opposerait à "toute démarche" de Bruxelles visant à priver la Hongrie de 7,5 milliards d'euros de financements européens, en raison de risques de corruption dans ce pays. La Commission européenne a pointé dimanche des "irrégularités" et "carences" dans les procédures hongroises de passation des marchés publics, la proportion "anormalement" élevée de candidatures uniques pour ces contrats, ainsi que le manque de contrôle des conflits d'intérêts et de poursuites judiciaires en cas de soupçons de fraude.

Bruxelles avait déclenché en avril à l'encontre de la Hongrie une procédure jamais utilisée jusque-là, qui peut conduire à suspendre des financements européens lorsque leur utilisation est menacée par des atteintes aux principes de l'Etat de droit. L'exécutif européen a suggéré au Conseil, institution représentant les Etats membres et à qui revient la décision finale, de suspendre 65% des fonds de trois programmes liés à la politique de cohésion, ce qui représente 7,5 milliards d'euros. 

"La Pologne va s'opposer de toute force à toute démarche des institutions européennes visant à priver de fonds un pays membre, en l'occurrence la Hongrie", a réagi dimanche le Premier ministre polonais. Mateusz Morawiecki est, lui aussi, en conflit avec Bruxelles, qui l'accuse de non-respect de l'Etat de droit. Le chef du gouvernement nationaliste-populiste a rappelé que son homologue et allié hongrois, Viktor Orban, avait déjà préparé "un projet d'accord avec la Commission européenne". La Commission a laissé jusqu'au 19 novembre à la Hongrie pour mettre en œuvre des mesures visant à "remédier à la situation" et permettre à Bruxelles de réévaluer sa décision.

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