Soupçons de corruption : le Parlement européen dénonce une "attaque" contre la démocratie
Ce qu'il faut savoir
La police belge a mené, lundi 12 décembre, une perquisition dans les locaux du Parlement européen à Bruxelles, a annoncé le parquet fédéral belge. Cela s'inscrit dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption pour influencer des décisions de cette institution de l'Union européenne. Il s'agit de la vingtième perquisition en quatre jours dans cette enquête impliquant le Qatar, selon une source judiciaire. La vice-présidente grecque du Parlement, Eva Kaili, ainsi que trois autres personnes ont été écrouées dimanche par le juge bruxellois qui pilote les investigations. Ce direct est terminé.
Une "enquête interne" au Parlement européen pour comprendre ce qu'il s'est passé. Sa présidente maltaise, Roberta Metsola, a annoncé son ouverture lundi devant les membres de l'institution européenne. "J'ai annoncé une conférence extraordinaire du Conseil des présidents pour lancer une procédure liée à l'article 21", a expliqué Roberta Metsola. Cette procédure permet de démettre un élu européen de son immunité. "Il n'y aura pas d'impunité", a martelé la présidente du Parlement, ajoutant que "la démocratie européenne est attaquée".
La présidente de la Commission prend la parole sur l'affaire qui secoue le Parlement européen. Les soupçons de corruption au sein de l'institution sont "très graves", a estimé Ursula von der Leyen lundi. "Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. C'est une question de confiance dans les personnes au cœur de nos institutions. Cette confiance suppose des standards élevés d'indépendance et d'intégrité", a déclaré la cheffe de la Commission européenne. Elle a rappelé avoir proposé la création d'"une autorité indépendante" sur les questions d'éthique dans les institutions de l'UE.
Quatre personnes inculpées et écrouées. En tout, six personnes ont été arrêtées vendredi soir, mais deux ont été relâchées. Outre Eva Kaili, l'ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, qui a siégé de 2004 à 2019, le compagnon d'Eva Kaili, Francesco Giorgi, qui est assistant parlementaire, et le dirigeant syndical italien Luca Visentini font partie de ces six noms. Mais on ignore qui parmi eux, hormis Eva Kaili, a été inculpé.
La Grèce a gelé tous les avoirs d'Eva Kaili. L'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent a fait cette annonce lundi matin. La mesure, qui s'applique également aux proches de l'élue, concerne "les comptes bancaires, les coffres, les sociétés et tout autre actif financier", selon l'institution.