Le silence prudent de l'UE face aux affronts de Donald Trump et Elon Musk

Le futur président américain et le patron de X multiplient les attaques, notamment contre les Européens. Pourtant, ceux-ci ne répondent pas, craignant notamment des répercussions économiques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Commission européenne, Bruxelles (THIERRY MONASSE / GETTY IMAGES EUROPE)

Quelle peut être la réponse européenne face aux attaques de Trump tous azimuts contre le Canada et le Groenland, et aux sorties d'Elon Musk contre le Premier ministre britannique ou en soutien à l'extrême droite allemande ? Pour l'instant, les Vingt-Sept brillent surtout par leur silence et donnent l'impression de ne surtout pas vouloir se fâcher avec le futur président américain, à moins de deux semaines de son investiture.

Cette grande prudence n'est pas seulement diplomatique. Les pays de l'Union européenne ont du mal à exprimer une position commune parce que, parmi eux, certains dirigeants revendiquent ouvertement leur proximité idéologique avec Donald Trump. C'est le cas de l'Italienne Giorgia Meloni ou du Hongrois Viktor Orban. D'autres se gardent bien de répliquer par crainte de représailles.

Il faut dire que Donald Trump, avant même de faire son entrée officielle à la Maison Blanche, a déjà bien mis la pression sur les Européens, les appelant, en tant qu'allié au sein de l'Otan, à augmenter drastiquement leurs dépenses militaires. Ou encore en brandissant la menace d'un relèvement des droits de douane américains sur les produits européens. Et cette stratégie de pression multiforme semble porter ses fruits.

Les Européens marchent sur des œufs

Il y a bien eu Emmanuel Macron qui a fustigé lundi "l'internationale réactionnaire" qu'Elon Musk promeut sur X. Ou encore l'Espagnol Pedro Sanchez qui l'a accusé mercredi d'"attaquer ouvertement les institutions" et d'"attiser la haine". Il existe bien des règlements qui permettent à l'Union européenne de lutter contre les ingérences étrangères sur les réseaux sociaux, mais encore faut-il les caractériser juridiquement, et faire la différence entre ingérence et expression d'une opinion personnelle.

Evidemment, celle d'Elon Musk, patron de X, futur poids lourd de l'administration Trump, pèse… En raison de la place qu'il prendra nécessairement auprès du président américain, mais aussi en tant que chef d'entreprise très courtisé en Europe.

Des arrières-pensées économiques ?

Au-delà des sujets qui concernent l'ensemble de l'Union européenne, comme le niveau des droits de douane, il y a aussi des sujets qui concernent chaque Etat-membre de manière très précise.

En tant que patron de Tesla, il faut rappeler qu'Elon Musk emploie 10 000 salariés en Allemagne, secteur mal-en-point et pourtant vital pour l'économie allemande. D'autres pays espèrent que Musk pensera à eux s'il envisage d'ouvrir d'autres usines en Europe. Et puis, outre son réseau social X, il y a aussi son activité spatiale dans le domaine des satellites avec SpaceX. Un accord à un milliard et demi d'euros est d'ailleurs en cours de négociation avec l'Italie pour des systèmes de communications sécurisées.

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