Pourquoi le casting de la nouvelle Commission européenne relève d'un exercice d'équilibriste pour Ursula von der Leyen
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit dévoiler mardi 17 septembre, au Parlement européen à Strasbourg, la composition de son prochain Collège de commissaires. Ce n’est qu’une première étape, les eurodéputés examineront ensuite ses candidatures en octobre, avec droit de veto. Mais à ce stade, la liste des Commissaires candidats est bouclée, avec les attributions de chacun.
En revanche, comme l'a déjà montré le remplacement du Commissaire français sortant Thierry Breton par Stéphane Séjourné, le casting ne va pas de soi. Et dans le collège présenté mardi matin, la proposition la plus polémique serait sans nul doute celle de propulser l’Italien Raffaele Fitto, 55 ans, au poste important de commissaire à l’économie, soit la tête d’une vice-présidence exécutive de la Commission européenne. Un poste de poids, qui serait une manière pour Ursula von der Leyen d’acheter la paix avec Giorgia Meloni et ses alliés de droite nationalistes.
Reste que Rafelle Fitto incarne la politique européenne de Giorgia Meloni, un pied dedans, un pied dehors. Membre de Fratelli d’Italia mais modéré, figure d’un gouvernement en large partie eurosceptique, il a aussi noué de bonnes relations avec Bruxelles. Rafelle Fitto est ainsi, aujourd’hui, ministre des affaires européennes en charge du plan de relance post-Covid. L’Italie a été le pays le mieux servi parmi les 27 avec 200 milliards d’Euros à dépenser. Ce fut l’essentiel de son travail depuis deux ans : un travail technique, mais l'homme est surtout un politique, habile à la négociatio, avec Bruxelles.
Poids croissant des eurosceptiques
Autre nomination qui ne va pas de soi, elle aussi à un poste clé, l’environnement, celle de l’Espagnole Teresa Ribera. Socialiste, ministre de la Transition écologique en Espagne, elle est résolument antinucléaire, ce qui devrait crisper plusieurs pays dont la France. Tandis que la nomination du Polonais Piotr Serafin, proche du Premier ministre Donald Tusk au Budget, devrait faire davantage consensus.
Un casting, donc, aux airs de numéro d’équilibriste, parce qu’il y a en fait plusieurs équilibres, parfois contradictoires, à respecter. D’abord un équilibre géographique : ne pas léser l’Europe de l’Est, qui devrait être bien servie dans le prochain collège.
Ensuite l’équilibre en termes de parité. Là, clairement, on n’y est pas : à peine dix femmes sur 27 en comptant Ursula von der Leyen déjà désignée Présidente. Enfin l’équilibre politique, avec une courte majorité de portefeuilles qui devrait revenir à la droite européenne. Et un poids croissant des formations eurosceptiques et nationalistes, qui devrait se traduire d’une manière ou d’une autre dans les futures nominations.
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