: Reportage "Georgescu a surgi de nulle part, c’était une manipulation" : la décision d'annuler la présidentielle en Roumanie est largement saluée à Bucarest
Coup de théâtre en Roumanie. La Cour constitutionnelle a annulé, vendredi 6 décembre, l’élection présidentielle, dont le second tour devait avoir lieu dimanche. En cause, les soupçons d’ingérence de la Russie dans la campagne. Une ingérence dont aurait profité le candidat populiste, Calin Georgescu, sorti vainqueur du premier tour et dont la campagne a été étonnamment très relayée sur les réseaux sociaux. Face à ces doutes sur la régularité du scrutin, la Cour constitutionnelle a donc décidé d’invalider le scrutin.
Antivaccin, prorusse, admirateur de Donald Trump et de Vladimir Poutine, Calin Georgescu a pris tout le monde de court. En tête du premier tour, 23% des voix, quand les sondages lui accordaient il y a quelques semaines moins de 5% des suffrages. Aucune de campagne de terrain, pas de tractage ni de meeting électoral, Calin Georgescu s’est servi uniquement des réseaux sociaux. Dès le départ, Doro, 58 ans, savait que quelque chose clochait : "Georgescu a surgi de nulle part, fabriqué de toutes pièces. C’était une manipulation. Pour n’importe qui doté d’un minimum de bon sens, il était évident que ce type n’est rien d’autre qu’un charlatan. Les soupçons sont apparus dès le début."
"Cette élection aurait dû être annulée plus tôt, cela aurait été plus raisonnable."
Doro, 58 ansà franceinfo
"J’avais peur que la démocratie meure"
Oana, 29 ans, croisée place de l’université, dans le centre de Bucarest, est soulagée de l’annulation du scrutin. Le profil du candidat populiste l’inquiétait. "C’est le bon choix, estime Oana. Les preuves de l’illégalité sont là, elles ne font aucun doute. J’avais peur que la démocratie meure et que tous ceux qui se battent depuis 35 ans pour faire de la Roumanie un pays démocratique l’aient fait en vain."
Samedi soir, Calin Georgescu a réagi à l’annulation du scrutin dans un message vidéo, comme il en a l’habitude. Le candidat populiste a dénoncé un coup d'État : "L’Etat roumain a piétiné la démocratie. Le système corrompu de Roumanie a conclu un pacte avec le diable." Elena Lasconi, l’autre qualifiée du second tour, confiante dans ses chances de l’emporter, a condamné une décision qui bafoue la démocratie et conduit le pays à l’anarchie.
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