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Qatar soupçonné de corruption : des nouvelles perquisitions ont été menées au Parlement européen

La vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, est inculpée et écrouée pour corruption et blanchiment d'argent dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de versements par le Qatar.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à l'ouverture d'une session plénière, le 12 décembre 2022. (ABDESSLAM MIRDASS / HANS LUCAS / AFP)

L'enquête se poursuit sur les soupçons de corruption visant à influencer les décisions de l'Union européenne en faveur du Qatar. La police belge a mené, lundi 12 décembre, une perquisition dans les locaux du Parlement européen à Bruxelles, a annoncé le parquet fédéral belge. La vice-présidente grecque du Parlement, Eva Kaili, ainsi que trois autres personnes ont été écrouées dimanche par le juge bruxellois qui pilote les investigations. Cette eurodéputée socialiste est soupçonnée d'avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l'émirat qui accueille actuellement le Mondial de football.

Il s'agit de la vingtième perquisition en quatre jours dans cette enquête, selon une source judiciaire. Les sommes saisies au cours de ces perquisitions sont spectaculaires : "600 000 euros au domicile de l'un des suspects, plusieurs centaines de milliers d'euros dans une valise dans une chambre d'un hôtel bruxellois et 150 000 euros environ dans un appartement appartenant à un député européen", selon le décompte du parquet fédéral.

Une "attaque" contre la démocratie


Plus tôt dans la journée, la présidente maltaise du Parlement européen, Roberta Metsola, a annoncé le lancement d'une "enquête interne" afin de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé. "J'ai annoncé une conférence extraordinaire du Conseil des présidents pour lancer une procédure liée à l'article 21", a-t-elle expliqué dans l'hémicycle de Strasbourg. Cette procédure permet de démettre un élu européen de son immunité. "Il n'y aura pas d'impunité", a martelé la présidente du Parlement, ajoutant que "la démocratie européenne est attaquée". "Rien ne sera mis sous le tapis", a-t-elle promis, exprimant  "fureur, colère et tristesse". 

Les soupçons de corruption au sein de l'institution sont "très graves", a estimé pour sa part Ursula von der Leyen, lundi. "Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. C'est une question de confiance dans les personnes au cœur de nos institutions. Cette confiance suppose des standards élevés d'indépendance et d'intégrité", a déclaré la cheffe de la Commission européenne.

Elle a rappelé avoir proposé la création d'"une autorité indépendante" sur les questions d'éthique dans les institutions de l'UE. 

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