Vers une reconnaissance mondiale de la frite belge?
«Tous ensemble pour notre frite belge !» : c'est sous ce titre que les Belges sont invités à apposer leur signature pour défendre leur emblème culinaire national, et obtenir son inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco. La campagne est populaire, mais aussi politique : après la Flandre, la Wallonie et la communauté germanophone s'apprètent à se joindre officiellement à la demande de reconnaissance, comme l'a confirmé il y a quelques jours le ministre wallon de l'Agriculture, René Collin.
Question de recette
Qu'est-ce qui peut bien différencier la frite belge des autres pommes de terre frites, et lui faire mériter une reconnaissance particuière ? La question de l'ancienneté n'est pas tranchée. En France comme en Belgique, on en revendique la paternité, mais dans les deux cas les historiens datent son apparition aux alentours du XVIIe siècle, de manière incertaine. La recette, en revanche, fait la fierté des Belges, qui estiment qu'elle est la meilleure au monde : les pommes de terre sont tranchées d'une façon particulière, les bâtonnets ont droit à deux cuissons à des températures différentes, et le bain de friture est consitué de graisse de boeuf.
Des détails qui font la différence et la fierté des Belges, comme vous allez le voir dans le reportage qui suit :
Meilleure frite ?
Les Français ne l'entendent pas de cette oreille. Dans le Nord-Pas-de-Calais, aussi, les baraques à frites sont légions, et la requête belge a fait régir dans les pages de la Voix du Nord le weekend dernier. «L'union fait la frite», a proclamé très sérieusement le quotidien en une, appelant à une demande commune d'inscription sur la liste du Patrimoine immatériel de l'Unesco. Une proposition pas si incongrue, puisque déjà en 2008, l'institution mondiale avait reconnu les géants et dragons processionnels des carnavals des deux pays comme culture commune.
Sauvegarde et promotion
En attendant de savoir si les Belges seront partageurs en matière de frites, on peut se demander à quoi sert cette inscription. Cette notion de patrimoine immatériel est née dans les années 90, et est devenue officielle en 2003. Il s'agit d'inciter et d'aider les Etats à prendre des mesures pour assurer la sauvegarde de cultures et de coutumes.
Et si la frite peut paraître un combat bien futile, sachez que tous types de coutumes sont prises au sérieux par l'Unesco. Citons, parmi tant d'autres exemples, la tradition du sauna à fumée typique d'une région estonienne, l'«askiya» ou l'art de la plaisanterie en Ouzbékistan, le tir aux osselets mongol, le cercle de capoeira au Brésil, ou la fauconnerie dans une dizaine de pays dont la France... La France qui a vu aussi son «repas gastronomique» inscrit sur la liste.
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