VIDEO : La dir com de Veolia parle de l'immigration algérienne
Nous avions rendez-vous face au Sénat et le dynamisme de Fadila Sammari tranche avec celui de l'institution dont elle venait de sortir.
Pas de faux-fuyant, pas de message subliminal : si elle a écrit cet ouvrage, c'est bien parce que l'image de ceux qu'elle appelle les «Franco-Algériens» ne lui convenait pas. «Je me suis réveillée un matin en me disant qu'il fallait détruire tous les préjugés !»
Comme Mouna Viprey (Parcours numéro 13), elle considère qu'il n'y a pas lieu de parler d'enfants d'immigrés quand ces «Franco-Algériens» ont, par exemple, un père ou une mère français, qu'ils ont usé leurs fonds de culottes sur les bancs d'une école de l'Hexagone ou qu'ils vibrent aux exploits de Teddy Riner.
Une phrase pourrait résumer son point de vue: «On ne quitte pas le soleil, la mer et les sardines sur le port d'Alger ou d'Oran pour le plaisir !» Elle nous explique ainsi qu'elle a recensé trois raisons principales poussant les Algériens, et tant d'autres extra-nationaux, à quitter leurs pays pour la France.
La première et la plus courante est la recherche d'un travail, suit la poursuite d'études supérieures de qualité et enfin la fuite devant des situations de tensions.
Fadila Sammari explique qu'on trouve deux grandes périodes d'immigration algérienne en France. Au sortir de la guerre d'Algérie et dans les années 80, alors que le pays est en proie à une violence extrême.
«Il est rare que l'on parte du jour au lendemain. Les départs sont généralement programmés très longtemps à l'avance», explique-t-elle. Et de poursuivre: «La grande majorité des Algériens ont de la famille ou des amis en France. Ce sont eux qui très souvent accueillent les nouveaux arrivants.»
Les départs sont la plupart du temps le fait d'hommes seuls qui, une fois un travail trouvé, feront venir leur famille. Ces derniers sont confrontés non seulement à une rupture avec leurs proches mais encore à un exil pas toujours bien vécu. «Le départ est souvent ressenti comme une douleur, un déchirement.»
Si les liens entre les deux pays sont étroits et si l'Histoire mêle depuis longtemps le destin de leurs habitants, «partir, quitter son pays est toujours douloureux».
Notamment lorsqu'ils arrivent dans un «climat aride» où existent «certaines hostilités» sur un territoire différent du leur et culturellement assez éloigné.
Fadila Sammari regrette qu'on n'entende pas l'évidence.
«Les Algériens sont dans toutes les catégories socio-professionnelles, ils sont tellement bien intégrés qu'il est difficile de parler de communauté algérienne. Pour eux, il n'y a pas de débat, pas de combat. Nos deux ADN sont mêlés.»
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