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Explosion d'une bombe dans un sanctuaire de Bangkok

Au moins 19 personnes ont été tuées et plus de 120 blessées ce lundi dans l'explosion d'une bombe en plein cœur de Bangkok, en Thaïlande.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Après l'explosion d'une bombe à Bangkok, le périmètre est quadrillé par des centaines de policiers et militaires © REUTERS | Athit Perawongmetha)

19 personnes au moins ont été tuées et plus de 120 blessées, lundi soir, dans l'explosion d'une bombe dans le centre de Bangkok. Parmi les tués figurent dix Thaïs, un Chinois et un Philippin, précise la police thaïlandaise. 

L'engin a explosé vers 19h (heure locale), près du sanctuaire d'Erawan, et d'un hôtel cinq étoiles sur un grand carrefour de la capitale, a précisé le chef de la police nationale, Prawut Thawornsiri. "C'était une bombe de TNT ", annonce le ministre de la Défénse Prawit Wongsuwong. A l'heure qu'il est, on sait qu'une bombe avait été posée sur une moto. Pour l'instant, la police ne donne aucune revendication sur une cause possible.

"On pouvait craindre une expression de mécontentement, mais c'est un carnage comme on n'en a jamais vu"- Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse à l'Ifri, avec Julien Moch

Jamais un tel carnage n'a été vu à Bangkok

Le correspondant de France 24 Cyril Payen, sur place, décrit sur France Info une scène de "carnage ", du jamais vu à Bangkok. "Les Thaïlandais sont totalement abasourdis, jamais le coeur économique de la ville n'avait été visée avec une charge aussi lourde destinée a faire autant de victimes. " L'explosion a creusé un cratère de deux mètres de diamètres au sol, explique Marko Cunningham, ambulancier néo-zélandais travaillant à Bangkok, il a vu des passants blessés alors qu'ils se trouvaient à plusieurs centaines de mètres.

"L'attentat devrait avoir des conséquences sur le tourisme, qui est le seul secteur en forte croissance" - Luc Citrinot, journaliste spécialiste du tourisme en Asie, avec Julien Moch

Le ministre de la Défense a estimé en début de soirée que les auteurs de l'attentat visaient les "étrangers ". "Les gens qui ont fait ça visaient les étrangers pour porter atteinte au tourisme et à l'économie ", a déclaré Prawit Wongsuwong.

Après l'attentat, les rues, totalement quadrillées par des centaines de militaires, ont été désertées. Le sanctuaire d'Erawan est dédié au dieu hindou Brahma, mais il est aussi visité chaque jours par des milliers de bouddhistes, et des touristes étrangers. Un impressionnant cordon de sécurité l'entoure désormais.  Le pouvoir thaïlandais a démenti l'instauration de l'Etat d'urgence, mais le gouvernement doit décider de fermer dès demain toutes les écoles.

"On a cru que c'était le tonnerre"

Paul Dumont, chef d'entreprise français installé à Bangkok, travaille dans des bureaux installés à 2 km de l'explosion : "Des gens de mon bureau ont entendu l'explosion. On a cru que c'était le tonnerre. Moi, j'étais sur place à l'endroit où la bombe a explosé une heure avant, il n'y avait aucun signe annonciateur, il n'y a pas de violences particulières. Vous savez que le pays est sous loi martiale depuis mai dernier , il n'y a aucune manifestations. '"

"On a cru que c'était le tonnerre" - Paul Dumont, chef d'entreprise français à Bangkok, avec Sophie Delpont

Depuis mai 2014, la Thaïlande est gouvernée par la junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai dernier pour mettre fin à des mois de manifestations meurtrières contre l'ancien gouvernement élu. Le pays reste tendu et profondément divisé après près d'une décennie de troubles politiques, conclus par deux coups d'Etats. Le sud de la Thaïlande est en proie à un conflit qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004, frappant indistinctement bouddhistes et musulmans, soldats et civils, dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle.  

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