Ferguson : gaz lacrymogène, cocktail Molotov et coups de feu
Nouveau face-à-face tendu à Ferguson entre des dizaines de manifestants et les nombreux membres des forces de l'ordre mobilisés dans cette ville de 20.000 habitants, en banlieue de Saint-Louis dans le Missouri. Avant même le début du couvre-feu instauré depuis samedi par le gouverneur de l'Etat, la police anti-émeute a tiré du gaz lacrymogène sur la foule après avoir été visés par des lancers de cocktails Molotov.
Les envoyés spéciaux des médias américains et la police de Saint-Louis font également état sur Twitter de l'incendie d'un centre commercial, de pillages de magasins et surtout des coups de feu. Des officiers de police auraient ainsi déclaré à une journaliste de Vice news avoir essuyé une douzaine de tirs depuis le début des affrontements.
La garde nationale appelée en renfort
Un journaliste de Reuters a également entendu des coups de feu mais n'a pas pu identifier leur origine. Selon Anthony Ellis, un manifestant âgé de 45 ans, la police est intervenue sans avertissement. "Les grenades fumigènes ont été tirées sans raison. Des enfants à vélo ouvraient la manifestation et dans la seconde qui a suivi, on a entendu 'rentrez chez vous, rentrez chez vous '", a-t-il témoigné.
Selon la police des autoroutes du Missouri, chargé d'assurer la sécurité dans la banlieue de Saint-Louis, les forces de l'ordre sont intervenues avec le soutien de véhicules blindés parce que des "agresseurs " tentaient de pénétrer dans un poste de commandement de la police. Le couvre-feu est entré en vigueur à minuit (7 heures, heure française) ce lundi et doit durer jusqu'à 5 heures du matin.
Dans la matinée, le gouverneur de l'Etat du Missouri a appelé la garde nationale pour aider à "ramener le calme et protéger les habitants de Ferguson ". Dans un communiqué, le gouverneur Jay Nixon explique "qu'étant donné l'intensification des violences sur les habitants et les maisons de Ferguson ", il s'en remet à la garde nationale.
Six balles dont deux dans la tête
Les circonstances de la mort de Michael Brown samedi dernier restent encore floues. Le jeune adolescent a-t-il été tué lors d'une altercation avec l'officier, comme l'avance la police, où a-t-il été abattu alors qu'il levait les mains en l'air, selon ce qu'affirment plusieurs témoins oculaires ? Deux enquêtes sont toujours en cours.
Par contre, les premiers éléments d'une autopsie préliminaire du corps ont été dévoilés ce dimanche par le New York Times. On y apprend que l'adolescent de 18 ans a été touché de face par six balles, dont deux en pleine tête. L'une d'entre elle, qui semble être la dernière tirée selon le médecin légiste engagé par la famille, l'a atteint sur le dessus du crâne, ce qui pourrait suggérer que sa tête était inclinée vers l'avant quand il a été touché.
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