François Fillon a estimé mardi que les "malentendus" entre la France et la Chine avaient été "dissipés"
"C'est vrai qu'il y a eu des malentendus dans la relation franco-chinoise", a-t-il reconnu, s'exprimant devant des étudiants de l'université Beihang et de l'Ecole centrale de Pékin.
Il a aussitôt ajouté qu'ils ont été "exagérés" et qu'ils sont aujourd'hui "dissipés". Du coup, M. Fillon est resté très mesuré sur les droits de l'Homme.
Le Premier ministre français a ainsi estimé que la Chine avait accompli des "progrès" en la matière grâce à son "développement économique". Et quand il s'agit de donner la position de la France sur Liu Xiaobo, un dissident de 53 ans dont le procès doit débuter mercredi, M. Fillon se retranche derrière les protestations de "l'Union européenne".
M. Fillon a aussi tenu à rappeler qu'en France, "très vieille démocratie, chacun s'exprime comme il l'entend". "C'est notre tradition. Le gouvernement chinois doit l'accepter", a-t-il ajouté, appelant au "respect mutuel entre les deux pays".
Le Premier ministre a déployé des trésors de diplomatie pour consolider le rabibochage avec la Chine qui a débuté en avril dernier avec la rencontre entre M. Sarkozy et son homologue Hu Jintao en marge du G20 de Londres.
"La Chine est un immense pays qui doit régler ses problèmes par lui-même et c'est folie que de penser que c'est de l'extérieur que l'on fera changer tel ou tel aspect", a-t-il jugé.
M. Fillon a souligné que sa visite à Pékin, de dimanche à mardi, visait à "accélérer les relations" bilatérales.
Quasi lapsus de François Fillon
"Le renforcement des relations franco-chinoises va être symbolisé par deux événements très importants: la venue pour l'inauguration de l'Exposition universelle de Shanghai du Premier mi..., du président Nicolas Sarkozy et la venue en France de Hu Jintao", a expliqué M. Fillon, dans un lapsus inachevé.
Une rencontre en décembre 2008 entre M. Sarkozy et le dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains et bête noire de Pékin, avait ulcéré la Chine et entraîné une brouille de quatre mois entre les deux pays.
Trois semaines après la réconciliation officielle, scellée début avril par les chefs d'Etat des deux pays en marge d'une réunion du G20 à Londres, le président Sarkozy avait invité son homologue chinois Hu Jintao à se rendre en France.
Pour la ministre de l'Economie Christine Lagarde, également à Pékin, cette visite du Premier ministre français revêt carrément un caractère historique. "Il y a eu 1964 et la reconnaissance de la Chine par le Général de Gaulle puis les retrouvailles en avril entre Nicolas Sarkozy et Hu Jintao. Maintenant, il y a la visite de François Fillon à Pékin".
Mais pour Pierre Moscovici (PS), M. Fillon a "essayé de réparer les dégâts de la politique sarkozyenne (...) souvent maladroite. "C'est l'homme plus pondéré qui est là pour se réconcilier avec les Chinois", a affirmé le député socialiste. M. Sarkozy est "détesté", abonde une personnalité de la délégation de François Fillon. "C'est son style 'je te tape sur l'épaule' qui ne passe pas", dit cette source.
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